Norbert Fillerin (1897-1977)

  • État-civil : 17.06.1897 Enghien-les-Bains |08.1977 Renty
  • Profession : agriculteur, apiculteur
  • Pseudonyme : néant
  • Organisation : Garrow – Pat O’ Leary
  • Fonction : responsable de réseau
  • Distinction : néant

Norbert Fillerin est fils de bourgeois parisien. Engagé volontaire en 1916, il fut fait prisonnier et sans doute blessé en 1917 au Chemin des Dames. De retour en France, il se trouve engagé pendant deux années au Maroc dans le 1e régiment de zouaves. Il épouse vers 1925 Marguerite Cadet, fille de Renty  et s’installe dans la commune en tant qu’agriculteur (spécialité apiculture). Il est assorti d’un état d’étudiant en philosophie et en métaphysique, peut-être plus par conviction politique que par véritable vocation. En effet il milite dans les rangs de l’Action Française où il se montre très actif. Trois enfants naissent rapidement, Geneviève, Monique, Gabriel.

Une résistance précoce  

Au moment de l’invasion de 1940, Norbert n’accepte pas la défaite et tente, sans y réussir, à rejoindre l’Angleterre. Il pourvoie tout d’abord au retour vers leurs domiciles de soldats français qui ont échappé à la capture. Il aide également deux soldats britanniques hébergés chez Geneviève Ansel, une fermière de la localité. En décembre 1940, il décide de les conduire au Consulat américain de Lyon, en zone non occupée. Là, un agent britannique de l’I.S. l’invite à poursuivre dans la même voie et lui donne l’adresse du révérend Donald Caskie, un Écossais qui dirige une mission à Marseille.

L’essor du réseau Pat O’ Leary

Norbert s’intègre dans le réseau Garrow, devenu à l’autome 1941, Pat O’ Leary. Aidé de la famille Péroy tout d’abord et d’un groupe qu’il anime, il fait passe d’abord ses Alliés par Désiré Didry et Alfred Lanselle de Saint-Omer. Cette filière sombre en décembre 1941 de par la trahison d’Harold Cole.

Un élément central de la résistance

Dans le premier semestre de 1942, Fillerin coupé du réseau, ne reste pas inactif. Il fonde le commando K6 des « Frères de la Côte », s’évertue à cacher des armes. Il reçoit la visite à Renty de Robert Delattre, un Outrelois agent du réseau Confrérie-Notre-Dame du célèbre Rémy, à la recherche de terrain d’atterrissage. En juillet 1942 Norbert devient un élément central pour le Nord et même pour la zone occupée, après la visite que lui rend Louis Nouveau, venu de Marseille. Il se rapproche alors du groupe Havet de Lumbres, prospecte jusqu’en Bretagne, récupère les pilotes, les convoie ou les fait convoyer jusqu’à Marseille.

Arrêté, torturé, déporté

Cette grande période de l’activité de Norbert Fillerin se termine le 5 mars 1943, après que la Gestapo parvient à infiltrer le réseau par un de ses agents français. Norbert connaît un sort classique : interrogatoires sous torture rue des Saussaies, internement à Fresnes jusqu’au 14 janvier 1944, déportation à Buchenwald, puis à Flossenburg et à Hradisko avant sa libération par les Russes le 8 mai 1945.

La résistance, une affaire de famille

Quoi qu’il en soit, les enfants poursuivent l’action. Les pilotes qui sont abattus sont toujours recueillis. Au début de 1944, des évacuations sont permises grâce au réseau Marie-Odile, en lien avec André Robin, d’Aire-sur-la-Lys. En juin 1944, après le début de l’offensive V1, trois aviateurs abattus parviennent encore chez Fillerin : ils y resteront jusqu’au moment de la Libération en septembre, assistant aux actions des enfants, impliqués dans les combats des F.F.I. locaux.


Sources et bibliographie
  • Dossier n°10141 AD 62 2 655 W 119
  • Dossier individuel DAVCC Caen
  • René Lesage, Historique du groupe Fillerin (Renty – Fauquembergues), Mémoires de Guerre, n°2, 1989, p 119
  • René Lesage, « La famille Fillerin de Renty », Faire la guerre, faire la paix dans la région du Nord, Actes du 52ème congrès de la Fédération des sociétés savantes du Nord de la France, Bulletins des Sources Généalogiques et Historiques des Provinces du Nord, octobre 2012, numéro spécial
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : René Lesage