Suzanne Lanoy (1913-1944)

  • État civil : née Blin, 8.07.1913 Bully-les-Mines | 6.03.1944
  • Profession : enseignante
  • Pseudonyme : néant
  • Organisation : Front National (communiste)
  • Fonction : rédactrice de « La pensée française »
  • Distinction : néant

Suzanne Blin est née le 8 juillet 1913 à Bully-les-Mines. Fille d’un cheminot des mines, elle fait de brillantes études à l’École normale d’Arras avant d’obtenir son concours de professorat d’histoire-géographie des Écoles normales en 1935, ce qui est une première pour une jeune femme de 22 ans. En mars 1940, elle épouse René Lanoy, professeur des sciences pratiques naturelles à l’École pratique. De leur union nait un garçon en 1942.

L’engagement communiste

En 1934, Suzanne Lanoy adhère au Parti communiste, et s’attèle à mettre ses connaissances au service du mouvement ouvrier. De 1936 à 1939, elle donne des conférences aux militants ouvriers de Douai. À partir de 1936, elle devient la secrétaire parlementaire du député mineur Henri Martel.

Dès le début de l’Occupation, elle travaille à la réorganisation du parti communiste clandestin du Douaisis, et s’attache particulièrement à constituer des comités féminins qui deviendront l’Union des femmes françaises. Fin 1941 et début 1942, René et Suzanne Lanoy se voient confier la responsabilité de l’implantation du Front National dans le Douaisis et le Cambraisis par Jean Mercier, responsable départemental du réseau. Vers la fin du mois d’octobre 1942, Suzanne est arrêtée par la police française, … relâchée rapidement faute de preuve. Devenue mère, elle ralentit ses activités résistantes pour ne s’occuper que de la propagande. La rédaction de « La pensée française », journal du réseau destiné aux enseignants et aux intellectuels, lui est entièrement confiée. Suzanne crée même, fin 1942, un nouveau journal du Front National intitulé : « Vaincre ». Rapidement, la qualité du travail du couple et les résultats qu’ils obtiennent font désigner René Lanoy à la direction départementale du Front National en août 1943.

Arrêtée et torturée

Mais la police allemande découvre l’activité clandestine de René Lanoy. Le 1er mars 1944, elle perquisitionne son domicile où elle trouve un poste TSF et des documents servant à la rédaction clandestine de journaux. Le 2 mars 1944, la Gestapo arrête Suzanne. Conduite au siège de la police allemande situé quai du Maréchal Foch à Douai, elle y est torturée alors qu’elle attend son deuxième enfant… Le soir du 6 mars 1944, Suzanne succombe à ses blessures sans avoir livré de noms.

« Contre les assassins de femmes. Les hitlériens viennent d’assassiner sous la torture la grande patriote Suzanne Lanoy, mère d’un enfant de seize mois.»

Extrait du tract diffusé à l’annonce de la mort de Suzanne par le parti communiste, mars 1944.

Son mari qui a échappé à l’arrestation continue son activité dans le Pas-de-Calais. Mais il trouve lui aussi la mort quelques mois plus tard dans un accident de voiture, le 14 décembre 1944, à Sainte-Catherine-lès-Arras.


Sources et bibliographie
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : René Lesage