Augustin Ansart (1902-1944)

  • État civil : 28.02.1902 à Auchy-les-Mines | 03.09.1944 à Lillers
  • Profession : chef de district à la Société d’éclairage et d’énergie
  • Organisations : réseau Garrow-Pat O’ Leary, mouvements OCM et Voix du Nord
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : aide aux aviateurs alliés
  • Distinctions : néant

Né à Auchy-les-Mines le 28 janvier 1902, orphelin de père à l’âge de six ans, Augustin Ansart connaît la Première Guerre mondiale dans les caves de Béthune. Titulaire du brevet élémentaire, il devient chef de district à la Société béthunoise d’éclairage et d’énergie et demeure, avec son épouse et ses enfants, à Lillers, rue de Relingue. Mobilisé en septembre 1939, il combat courageusement avant se replier dans le midi, jusqu’à Perpignan. Dès qu’il le peut, il revient à Lillers, décidé à tout faire pour chasser les Allemands de son pays.

Un résistant déterminé …

Au début de l’Occupation, il apporte un  soutien actif aux aviateurs alliés tombés sur le Lillérois et participe à leur rapatriement. Il travaille alors avec le réseau GarrowPat O’ Leary, animé dans le secteur par Protais Dubois. Parmi le Britanniques qu’il a pu prendre en charge, on repère Robert Reid, Oscar Cween, Ross Wilson, Bob Dyer. Cet engagement au sein du réseau d’évasion prend fin avec la trahison de Paul Cole. Augustin est inquiété un temps.

… membre des mouvements OCM et Voix du Nord

Dans le courant de 1942, Augustin Ansart renoue avec la Résistance au sein de l’OCM, mais on ne sait pas le rôle qu’il y a exactement joué. Au début de 1944, il rejoint le mouvement Voix du Nord qui peaufine alors son organisation militaire. Lillers appartient à son huitième secteur et Augustin, avec le grade de capitaine, en assure la responsabilité. Il se lance alors dans un énorme travail de recrutement, tant à Lillers que dans les communes environnantes, mais il ne peut déplorer que la faiblesse des moyens en armes dont il dispose.

Quoi qu’il en soit, il passe à l’offensive dans le cadre de l’insurrection, à partir du 31 août 1944. Dans la matinée du 2 septembre, il prend possession avec ses hommes de la station des lignes téléphoniques souterraines que les Allemands avaient incendiée avant leur départ. Au cours de la même journée, il tente de rassembler l’ensemble des armes et des munitions disponibles tandis que le capitaine Armand Danel, qui prend en charge le Comité local de Libération, organise les troupes.

Tué lors des des combats pour la Libération de Lillers

Le 3 au matin, les premiers chars anglais pénètrent dans la ville vers 7 heures. Un premier obus est tiré place de la Mairie et l’affrontement entre FFI et soldats allemands s’intensifie. On déplore, rue des Remparts, 4 tués et 6 blessés. Vers 10 heures, on apprend que des Allemands se sont retranchés dans un garage de cette rue tenant en enfilade la ruelle du Cliquet. Le capitaine Ansart se dirige avec ses hommes à l’entrée de la ruelle. Il est accompagné d’un officier allemand récemment fait prisonnier afin de convaincre les embusqués de se rendre. Ces derniers cessent leur tir sauf un qui continue. L’officier ennemi reçoit alors une balle dans l’épaule et le capitaine est mortellement atteint d’une balle en plein cœur. Son corps est conduit à l’hôpital installé dans l’école des filles de la rue de Relingue. Il laisse une veuve et trois jeunes enfants.

Le 7 septembre 1944, c’est dans Lillers libéré que sont célébrées les funérailles du capitaine Ansart et des 14 FFI tués lors des combats de la libération de la ville. Le 5 novembre 1944, l’ancienne place de l’Octroi est dénommée « place du Capitaine ANSART », le lendemain eut lieu l’inauguration d’une plaque apposée à l’entrée de la rue du Cliquet et portant l’inscription suivante :

« Ici est tombé glorieusement le 3 septembre 1944, face à l’ennemi, le capitaine Augustin ANSART, chef des FFI de Lillers et les environs. Hommage à ce héros ».


Sources et bibliographie
  • Dossier de décès, BAVCC Caen, 21 P 8178
  • J. De Rette, Vie du capitaine Ansart, Lillers, 1945
  • Le Journal de Lillers » du 24 septembre 1944
  • Club de l’Histoire, Histoire des rues de Lillers, tome 1, 1994
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Pascal Guillemant