Vassil Borik (1923-1944)

  • État civil : 06.1923 à Solomatka (Ukraine) | 22.07.1944 à Arras
  • Profession : militaire
  • Organisation : FTPF
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : sabotages, aide à des soldats alliés
  • Distinctions : néant

Né dans le district de Vinnitsa, dans l’actuelle Ukraine, le jeune Vassil se destine à la carrière des armes en intégrant l’école d’infanterie de Kharkov. Il y il sort lieutenant à la veille de la guerre. Vassil parvient à échapper à la capture, dans la débâcle de son unité, lors du siège de Kharkov et poursuit la lutte dans les rangs des partisans. Raflé en civil avec les habitants du village dans lequel il se trouvait, il rejoint le convoi des travailleurs qui débarque en gare de Sallaumines le 4 février 1943.

Les Allemands ont un besoin urgent de main d’œuvre pour les mines et ces nouveaux arrivés sont destinés à ce travail. Sur le quai, Vassil apprend d’ailleurs d’un cheminot français la défaite que les Allemands viennent de subir à Stalingrad. À noter que dans le même convoi se trouvait Galina Tomtchentko, sa fiancée. Vassil est d’abord interné au camp de Sallaumines avant de rejoindre le camp de Drocourt. Il prend rapidement, sa position d’officier aidant, l’ascendant sur ses compagnons d’infortune, en agissant à l’intérieur du camp, en organisant ses compagnons. Au fond de la mine, il est en contact constant avec des Français dont certains agissent dans la Résistance ou au sein du parti communiste.

Un officier Ukrainien membre d’un groupe FTPF

En octobre 1943, il s’évade du camp et rejoint le groupe de FTP commandé par Victor Tourtois. Les époux Offre, d’Hénin-Liétard se chargent de l’héberger, à pas même quatre kilomètres du camp. Caché le jour, il agit la nuit dans des actions de sabotage, mais aussi en favorisant l’évasion de ses compatriotes. Le coup le plus important est l’attaque du camp de Beaumont-en-Artois, le 24 avril 1944, mené par un détachement de 20 FTP contre les gardes wallons. Trois « Russes » collabos sont exécutés et le camp est saccagé. Il est de ceux qui, avec Vassil Kolesnik, ont guidé les résistants. Trente-six requis parviennent à s’évader.

Arrêté et blessé, Vassil parvient à s’évader

Les Allemands répondent de manière sanglante à cette attaque. Le lendemain 25 avril, les Allemands repèrent nos deux Soviétiques alors réfugiés dans les corons de la Parisienne. Très vite un groupe d’Allemands les encerclent. Kolesnik se dissimule sur les toits, mais la chute d’une brique trahit sa présence et il est abattu. Les Allemands finissent par découvrir Borik dans le grenier d’une maison ; une rafale de mitraillette l’atteint à la jambe. Emmené à Arras, l’ennemi l’enferme dans la cellule des condamnés à mort. Il réussit cependant à s’évader, en dépit de sa blessure, en tuant, dit-on, une sentinelle.

Le 4 mai, il revient chez les Offre ayant parcouru, par les champs, le trajet d’Arras à Hénin. Les docteurs Rouze et Luger le soignent. Luger, médecin-chef de l’hôpital de Sainte-Barbe, l’opère d’ailleurs sans anesthésie. Durant sa convalescence, il s’emploie à réparer des armes et reste en contact avec ses compagnons soviétiques qu’il continue de diriger. Il s’entraîne aussi à des mouvements, ayant hâte très certainement de retrouver sa place dans le combat.

Arrêté une seconde fois, torturé et exécuté

En juillet, il est sur pied et reprend ses missions. C’est dans le cadre de l’une d’entre elle qu’il est arrêté de nouveau le 24 juillet à Loos-en-Gohelle, dénoncés par deux prisonniers russes appâtés par la prime promise par les Allemands. Violemment torturé, il est ensuite transporté à Arras sur un camion-citerne avant d’être fusillé dans les heures qui suivent.


Sources et bibliographie
  • Articles de presse, analyses Fernand Lhermitte, AD 62 51 J 1
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : René Lesage