- État civil : 24.12.1918 à Gomené (Côtes d’Armor) | 26.10.2011 à Redon (Ille-et-Vilaine)
- Profession : électricien à la SNCF
- Organisation : FFL, Bureau Central de Renseignements et d’Action (BCRA)
- Pseudonyme : néant
- Fonctions : responsable des opérations aériennes
- Distinctions : néant
Après avoir terminé ses études d’électricien, Pierre Deshayes, issu d’une famille modeste, entre en 1935 à la SNCF. En 1939 il entre dans le génie. Fait prisonnier au printemps 1940, il est libéré en septembre, les Allemands et l’État français ayant besoin de cheminot.
Une résistance précoce
Refusant la défaite et l’occupation, il décide de rejoindre les Forces Françaises Libres. En juillet 1941 il regagne le Royaume-Uni après six mois d’un long périple, via l’Espagne, le Portugal, la Gambie et Gibraltar. Après un passage à la Patriotic School, les Britanniques lui proposent de retourner en France pour des actions clandestines. Engagé dans les F.F.L, il entre au Bureau Central de Renseignements et d’Action (B.C.R.A), les services secrets de la France Libre. Après avoir effectué un stage de parachutiste à Ringway, il accomplit pendant plusieurs mois un entraînement à Inchmerry.
Ses premières missions
Dans la nuit du 22 au 23 décembre 1942, Lysander le dépose au nord de Châteauroux. Après avoir remis les fonds destinés à la résistance à Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, il est chargé de prendre la direction du réseau Action de la région A. Celle-ci correspond aux cinq départements les plus au nord de la France. Le 13 janvier 1943 Pierre arrive à Lille et entre en contact avec plusieurs membres du mouvement Voix du Nord ; Albert Van Wolput, René Decock. Très vite, il devient responsable des opérations aériennes. À ce titre, il est chargé de repérer des terrains susceptibles d’accueillir des parachutages ; de recruter ; de former les équipes nécessaires. Il prend également contact avec les responsables des mouvements de la région nord : O.C.M, Voix du Nord et Libé Nord.
Un rôle clé dans l’organisation de la résistance régionale
Très prudent, respectant à la lettre les consignes de sécurité, Pierre parvient à rester 18 mois dans le Nord – Pas-de-Calais et dans l’Aisne. Il réussit à mettre en place tout un réseau de chefs départementaux et de comités de réception. Ceux-ci étant reliés à lui par plusieurs agents de liaison, issus de milieux sociologiques divers. Il veille à la répartition des armes récupérées entre les différents réseaux. Ce dispositif permet l’instruction et l’équipement de nombreux groupes d’action et de sabotage. Grâce à ses équipes, il peut apporter son aide à l’évacuation de pilotes alliés ou de personnes recherchées par les polices allemandes.
En mars 1943, il rencontre Passy et Brossolette au cours de la mission Arquebuse-Brumaire. Il leur fait un état des forces en présence dans le Nord de la France. Au cours de l’été 1943, il élimine à Arras, le commissaire de Liévin, Bayard. Ce dernier jouait le rôle d’informateur pour la GFP en ayant infiltré l’équipe O.C.M de la ville.
Une participation active jusqu’à la Libération
Après un an de mission, se sachant pourchassé, il demande à être rapatrié au Royaume-Uni. Au cours du mois de janvier 1944, il accueille son successeur Robert Aubinière qui entre en fonction en mars 1944. Il est alors contacté par les services du S.O.E britannique pour participer à l’enlèvement d’un membre important de l’Organisation Todt dans la région de Saint-Pol-sur-Ternoise. L’opération mal montée ne se fera pas.
C’est alors qu’il apprend l’arrestation de son remplaçant à la tête du B.O.A de la région nord. Londres, étant dans l’incapacité de le remplacer, il reprend ses fonctions jusqu’à la libération du territoire. Cependant de nombreuses arrestations dans les rangs de la Résistance nordiste l’obligent à trouver refuge dans l’Aisne à Nouvion. Il participe encore à l’exécution de plusieurs opérations au cours du mois d’août 44. Il devient compagnon de la libération en mars 1945. Après la guerre, Pierre Deshayes travaillera au quotidien La Voix du Nord.
Sources et bibliographie
- Notice de l’ordre de la Libération
- Entretien accordé à Yves le Maner, La Coupole, en juillet 2004
- René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013
Auteur(s) : Laurent Seillier