Pierre Baudel (1905-1944)

  • État civil : 20.07.1905 à Lefaux | 05.04.1944 à Arras
  • Profession : instituteur
  • Organisation : mouvement OCM
  • Pseudonyme : Barrois
  • Fonction : dirigeant
  • Distinctions : néant

Né à Lefaux le 20 juillet 1905, Pierre Baudel fut élevé à Hesdin-l’Abbé où son père était instituteur. À 11 ans, il entre au cours complémentaire de Boulogne-sur-Mer et à 16 ans à l’école normale d’instituteurs. Il en sort pour commencer sa carrière à Doudeauville, puis Rinxent. Après son service militaire, marié, il reprend son travail à Bermicourt, avant de s’installer à Noyelles-lès-Vermelles en 1927. En 1937, il arrive au collège des garçons d’Arras. C’est un militant syndicaliste et socialiste.

Une résistance précoce

Dès la fin de l’année 1940, il s’engage dans la résistance. Il prête sa plume à des journaux clandestins et donne refuge à des personnes recherchées. Il fait alors partie du groupe « Grand-Père », réuni autour de Fernand Lobbedez, ancien maire radical-socialiste d’Arras qui diffuse la Voix du Nord clandestine.

Arrêté, torturé et exécuté

En juillet 1942, il est l’un des quatre amis d’Arras, qui fondent l’OCM dans le département du Pas-de-Calais. À la fin du mois d’août, lors de l’organisation réelle de l’état-major départemental, il fait alors parti du comité militaire où on lui confie le 3e bureau, chargé des opérations. On n’aurait pas pu lui confier un poste plus important, car il n’était que simple soldat de deuxième classe.  Il se montre très actif, au sein du mouvement, assistant éventuellement aux parachutages d’armes. Le 15 juillet, il dévoile devant les dirigeants OCM les preuves accablantes réunies contre  l’agent double Baillard, commissaire de police à Liévin qui avait infiltré le groupe d’Arras. Tous décident alors qu’il doit être abattu, ce qui est fait par Pierre Deshayes et Jean Dordain le 17 juillet 1943. Mais il est trop tard pour éviter une rafle importante de résistants dans le département.

Pierre y échappe. Recherché, il fuit à Paris le 18 août 1943 et son épouse est arrêtée à sa place (relâchée le 14 septembre). Le comité directeur de son mouvement demande à Pierre de reformer un réseau de résistance en Seine-Inférieure, sous le pseudonyme de Barrois. Son arrestation survient le 8 ou le 9 décembre au restaurant Mathé, sans doute suite à aux révélations de Jean Dordain, arrêté la veille. Ce dernier aurait parlé pour sauver sa peau. À Paris, Pierre subit de sévères interrogatoires. Transféré à Arras et incarcéré il revoit une dernière fois en mars son épouse. Il lui apprend entre autres la trahison de Farjon et les doutes qu’il entretient à l’encontre de Dordain.  

Les Allemands le fusillent dans le secret, en même temps que les principaux responsables de l’OCM, le 5 avril 1944. On retrouva son corps le 22 octobre 1944 dans les fossés de la Citadelle au milieu de ses compagnons de souffrance. Par décision du conseil municipal de Noyelles-lès-Vermelles, en date du 9 février 1947, on donna son nom à l’école communale.


Sources et bibliographie
  • Témoignage Mme. Baudel, AN, 71 AJ 173
  • Rapport de Mme. Baudel, papiers docteur Duflot, collection privée
  • Guy Mollet : un camarade en république, Presses universitaires de Lille, 1987
  • André Coilliot, Quatre longues années d’occupation. Le récit des événements vécus dans la région d’Arras, tome I, Arras, 1965
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : René Lesage