Paul Camphin (1922-1943)

  • État civil : 16.04.1922 à Arras | 01.11.1943 à Arras
  • Profession : cheminot
  • Organisation : FTPF
  • Pseudonyme : néant
  • Fonction : sabotages
  • Distinctions : néant

Issu d’une famille ouvrière, Paul Camphin, adhère à l’âge de 13 ans aux jeunesses communistes sous l’incitation de son frère René Camphin. Devenu employé à la S.N.C.F, il gravit rapidement les échelons de l’organisation politique. En 1938 il devient secrétaire de la cellule locale à Arras, puis responsable des jeunesses pour l’ensemble du secteur.

Un communiste dans la résistance

Engagé volontaire lors de la déclaration de la guerre, il parvient à échapper à la captivité et rejoint ses camarades à Arras pour continuer le combat. Le 25 août 1941, il tente avec Georges Santerne de dynamiter un transformateur en gare d’Arras. En mars 1942, il entre avec son frère Maurice dans les Francs Tireurs et Partisans. Son autre frère, René, fait partie du comité exécutif national de l’organisation. Il décide avec ses camarades et en suivant les directives venues de Paris, de s’attaquer aux moyens de transport utilisés par l’ennemi. Le 26 mars, avec l’aide de Georges Santerne et de Georges Louchet, il déboulonne un rail  à proximité de la gare d’Arras. Ce sabotage entraîne le retard d’un train de permissionnaires. Le même jour, une charge explosive déposée par Paul sur la ligne Paris-Arras à hauteur de Boisleux-au-Mont tue un soldat allemand l’ayant découverte.

Une fratrie chez les FTP

Le mois suivant, Paul entre à la direction interrégionale des F.T.P composée de Charles Debarge et de Julien Hapiot. Il passe alors dans la clandestinité. Son frère Maurice devient responsable des F.T.P du secteur de Lens. Les deux frères sont alors pourchassés par les polices françaises et allemandes qui collaborent ensemble à lutter contre l’organisation communiste. Le 28 août 1942, au retour du cambriolage des mairies de Biache Saint Vaast et d’Achicourt, la gendarmerie française blesse grièvement Maurice. Transféré aux Allemands, il est fusillé le 14 mai 1943 à la citadelle d’Arras.

Arrêté, torturé et exécuté à Arras

Le 24 octobre 1942 la police spéciale accompagnée de trois Allemands de la G.F.P. arrête Paul Camphin à Hellemmes. Blessé de deux balles dans la jambe, il est emmené au commissariat central de Lille. Sur place ses tortionnaires lui font subir les pires tortures. Le commissaire Rochat, n’hésitant pas à le frapper lui-même de coups de pied au visage. Son état nécessite son transport à l’hôpital Saint-Sauveur dès le lendemain. Transféré à l’hôpital Calmette, alors hôpital allemand, le 12 novembre il y restera jusqu’au 28 février 1943. Par la suite transféré à la prison de Loos, il subit de nouvelles tortures. Maintenu à l’isolement, il ne reçoit aucune visite. Le 28 juillet 1943, on l’envoie à la prison d’Arras. Le tribunal militaire le condamne à mort le 6 octobre 1943.

Il est fusillé le 1er novembre 1943 à la citadelle d’Arras avec Georges Santerne (21 ans) son copain de toujours, et Georges Louchet (46 ans). Son frère René parvient à échapper à la traque menée par les polices françaises et allemandes. Sous le nom de colonel Baudoin, il joue un rôle important lors de la libération de Paris. Après la guerre, il poursuit une carrière politique brillante au sein du parti communiste en étant élu deux fois députés du Pas-de-Calais. Il se suicide en 1954 après son refus de présenter au comité central du parti communiste, un réquisitoire contre Auguste Lecoeur, son ami de toujours.


Sources et bibliographie
  • Dossier individuel, DAVCC Caen
  • Lettre de Paul Camphin
  • Jacques Estager, Ami entends-tu
  • Biographie de René Camphin, Site assemblée nationale
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Laurent Seillier