Gonzalès Caron (1922-1944)

  • État civil : 23.11.1922 à Dainville | 21.02.1944 aux Pays-Bas
  • Profession : aviateur
  • Organisation : FAFL (Forces aériennes de la France libre)
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : surveillance des côtes, missions de protection
  • Distinctions : Croix de guerre avec palmes

Fils d’instituteurs, passionné d’aviation, il entre en 1938, à l’âge de 16 ans, à l’École de pilotage élémentaire n° 27 à Meucon-Vannes (Morbihan).

Un aviateur arrageois dans les FAFL …

En juin 1940, devant l’avancée allemande, l’École se replie à Morlaix où elle est rejointe par l’École n° 23 du Mans. Emmenés par deux officiers, 115 élèves des deux écoles gagnent Douarnenez en camion le 18 juin. Ils embarquent pêle-mêle avec d’autres soldats à bord du langoustier, le Trébouliste. Le 20 juin, ils débarquent à l’extrémité ouest des côtes des Cornouailles britanniques.

Dès le 1er juillet, ils s’engagent dans les FAFL en cours de constitution et dont ils constituent l’ossature. Ils défilent devant le général de Gaulle, à Londres, le 14 juillet. Gonzalès Caron rejoint ensuite l’école franco-belge de pilotage créée par la RAF à Oldham avant d’intégrer la 59 Operational Training Unit, à Crosby-on-Eden (Cumbria). À la suite de ce stage, le 17 octobre 1941, il transite par deux célèbres escadrilles de chasse de la RAF. Là-bas, il vole sur Hurricane, et participe à bord de Spitfire à des missions de protection de convois maritimes. Dès le 7 novembre, il rejoint le 340 (Free French) Squadron RAF, groupe de chasse n° 2 « Ile de France » en cours de formation sur la base de Turnhouse en Écosse.

Mais l’aviation de chasse ne lui plait pas et il demande en septembre 1942 à passer sur bimoteurs. Il recommence son instruction. Le 21 janvier 1943, il entre dans une escadrille chargée de la surveillance des côtes, de la Norvège au golfe de Gascogne. Toutes les escadrilles du Coastal Command possèdent des Bristol Beaufighter. Il est basé à North Coates (Lincolnshire). C’est là que le 27 mai 1943, il a l’honneur d’être passé en revue par les souverains britanniques. Le Roi l’interroge alors sur la date de son départ de France et ses missions dans la RAF avant de le féliciter chaudement.

… abattu par l’ennemi en février 1944

Le 22 décembre 1943, il passe au 143 Squadron RAF à Portread dans les Cornouailles, tout près de l’endroit où il avait débarqué en 1940. Les avions sont désormais équipés de roquettes afin d’attaquer les navires ennemis lors de leurs missions d’escorte de convois alliés. Lors d’un vol opérationnel au large des côtes des Pays-Bas, le 21 février 1944, la DCA ennemie abat son appareil. Un rapport précise que : « son avion se posa doucement sur l’eau ». On croit que le pilote et son navigateur purent embarquer dans leur dinghy de caoutchouc. L’équipage ne reçoit aucune autre nouvelle. On peut donc supposer qu’il a péri en mer ce jour-là. Il était âgé de 22 ans.

La citation de la Croix de guerre avec palme qui lui fut attribuée à titre posthume le 29 juin 1944 précise : « Pilote de valeur ayant rallié les forces du général de Gaulle dès juin 1940, cité en exemple à ses camarades d’escadrille pour son calme et son sang-froid. Toujours volontaire pour se battre, a participé à 35 missions de guerre … Totalise 214 heures de vol dont 62 en opérations de guerre… ».

Sources et bibliographie
  • Recensement Dainville 1926
  • Mémoire des Hommes
  • André COILLOT, notes, in collectif, Dainville occupé, Dainville libéré, Club d’Histoire locale de Dainville, 1995, p. 224-226
  • LAFONT Henry,  Aviateurs de la Liberté, Mémorial des Forces aériennes Françaises Libres, SHD-Air, juillet-août 2002
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Michel Beirnaert