Henri Caron (1915-1944)

  • État civil : 15.05.1914 à Cormont | 25.08.1944 à Paris
  • Profession : néant
  • Organisation : FFL (Forces françaises libres)
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : formation des nouvelles recrues, participation aux combats
  • Distinctions : néant

Henri Caron est né le 15 mai 1915 à Cormont, village proche d’Étaples. En 1936, ce fils d’agriculteur, passionné de mécanique et de photographie, effectue  son service militaire à Maubeuge au sein du 509ème régiment de cuirassiers.

Un engagement précoce dans les FFL

Mobilisé en 1939, le caporal Caron se retrouve, comme beaucoup, piégé dans la nasse de Dunkerque en mai 1940. C’est là qu’il est grièvement blessé à la cuisse par un éclat d’obus. Le 30 mai, on l’évacue vers Douvres à bord d’un des bâtiments de l’opération Dynamo. Un train l’achemine le lendemain vers l’hôpital d’Hexam, à environ 400 km au nord de Londres… Commence alors pour lui une longue période de convalescence. Lorsqu’il apprend la signature d’un armistice, sa décision est sans appel : « Je ne rentrerai en France, écrit-il le 26 juin, que sous un régime autre qu’Hitler ». C’est donc tout naturellement qu’il signe, à sa sortie d’hôpital le 19 septembre, un engagement dans les rangs de la France Libre.

Un périple en Afrique

Le sergent Caron est envoyé à Camberley, près de Londres, où se trouve le camp d’instruction des FFL. En tant qu’ancien des chars, il assure la formation des nouvelles recrues. Le 29 août 1941, la 2ème compagnie de chars de la France Libre embarque à Liverpool à destination de l’Afrique Équatoriale Française. Les hommes, revêtus de leurs tenues coloniales, débarquent à Pointe Noire. Ils rejoignent Brazzaville, transitent par Fort Archambault et Fort Lamy, avant de gagner la ville de Kano. C’est dans ce secteur du Nigéria que l’unité du sergent va longuement séjourner. Elle y touche des chars et parfait son entraînement aux côtés des Britanniques. En juillet 1943, après un séjour en Égypte, la 2ème compagnie gagne l’Afrique du Nord où intègre, fin 1943, la 2ème division blindée du général Leclerc.

Les combats de la Libération à Paris

Le périple africain d’Henri Caron s’achève en avril 1944 lorsqu’il retrouve l’Angleterre. Il a sous son commandement le Sherman baptisé Romilly (2ème compagnie du 501ème régiment de chars de combats de la 2ème division blindée.). C’est avec ce char qu’il débarque, au petit matin du 3 août 1944, à Utah Beach. Malgré l’émotion du retour, la réalité des combats s’impose. « Sur le sol de Normandie, note-t-il à la hâte, (…) la guerre est passée et les plus petits villages sont détruits ».

Le char de l’adjudant participe à des combats meurtriers dans la forêt d’Ecouves. Au matin du 24 août, la 2ème division blindée est aux portes de Paris où l’insurrection gronde. Leclerc demande alors au capitaine Dronne de foncer au cœur de Paris mais ce dernier ne dispose pas de blindés. Leclerc lui désigne ceux stationnés à proximité. C’est ainsi que Romilly, Montmirail et Champaubert entrent dans l’Histoire en ouvrant la voie à Dronne. Le char de Caron, immédiatement suivi des deux autres, est le premier à prendre position, au soir du 24 août, sur le parvis de l’Hôtel de Ville. La liesse est totale. « Les gens nous applaudissaient (…) Ils étaient tellement heureux d’être délivrés ».

Le lendemain, on envoie Romilly réduire des nids de résistance allemands. Rue du Temple, Henri Caron quitte sa tourelle pour effectuer une reconnaissance. C’est alors qu’un tir de mitrailleuse fauche Henri. Grièvement blessé, on l’évacue vers l’hôpital Saint-Louis, mais il décède le jour même. L’équipage du Romilly poursuivra les combats de la Libération jusqu’au « nid d’aigle » d’Hitler. L’adjudant  Henri Caron repose quant à lui au cimetière de Cormont.


Sources et bibliographie
  • Espoir  n°138, mars 2004, p. 116
  • Témoignage de P. Coatpehen, pilote du Romilly. A. Wahnoun, Y. Hodicq, Les Hommes du Romilly, Les Films du Chêne, CRAAV, inédit  (pour les évènements de la libération de Paris)
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Yann Hodicq