Louis Caron (1922-1943)

  • État civil : 01.04.1922 à Divion | 06.07.1943 à Cuincy-Douai
  • Profession : ouvrier mineur
  • Organisation : néant
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : attentats, sabotages
  • Distinctions : néant

Louis Caron naît le 1er avril 1922 à Divion. Il travaille en qualité d’ouvrier mineur à la fosse n° 5 des Mines de Bruay. Il réside rue du Nouveau-Fort à Divion.

Un communiste en résistance …

Élevé dans un milieu communiste, Raymond Deruy le recrute et l’incorpore dans les Jeunesses communistes clandestines en novembre 1941. En février 1942, il devient le responsable « P » du triangle de Divion. Après la grande rafle opérée dans les milieux communistes d’Auchel en avril 1942, on le charge de reformer le secteur avec Marceau Suchet. Contraint d’entrer dans l’illégalité le 13 mai 1942, il participe par la suite à plusieurs attentats. Ces actions ont pour cible des mairies et des commissariats de police du bassin minier. Louis Caron effectue également des sabotages d’infrastructures ferroviaires.

… spécialisé dans l’organisation de sabotages et d’attentats

Pour ces actions on le retrouve à plusieurs reprises dans l’équipe de l’auchellois Augustin Dellerue ou dans celle de l’avionnais Alexandre Bove. Avec Alexandre, il tente d’abattre le docteur Brun de Lens, président local du RNP (Rassemblement National Populaire). Le 24 mars 1943, Louis participe à l’attentat perpétré contre le commissariat de police de Beuvry. Dirigé par Augustin Dellerue, cet attentat fait trois morts : le commissaire Théry, l’adjudant de gendarmerie Siroen et un gardien de la paix. Dès lors la police recherche activement tous les résistants en lien avec Dellerue.

Arrêté, condamné et exécuté

La Préfecture de région diffuse un avis de recherche. Cet avis promet une récompense de 200 000 francs à ceux qui permettront la capture des « terroristes » Augustin Dellerue (Auchel), Jean Lefebvre (Beuvry),  Henri Duriez (Labourse), Marcel Bodelot (Haillicourt), Alexandre Bove (Avion) et Louis Caron (Divion). Louis, réfugié dans la région de Douai, continue son action. Au cours du mois d’avril 1943, il est l’auteur de plusieurs coups de main dans le département du Nord. Il agit notamment à Erchin, Lallaing, Râches et Marquette-en-Ostrevent.

Cependant, la forte récompense promise par la Préfecture de région attise les convoitises. Quelques semaines plus tard, elle entraîne son arrestation survenue le 17 avril 1943. Une personne dont l’anonymat demeure préservé a en effet prévenu la gendarmerie d’Aniche de la présence de Louis Caron à Masny près de Douai. « Le 14 avril 1943, ayant reconnu le nommé Caron Louis dont la photographie figurait sur l’affiche précitée, note le délateur, je l’ai suivi pour connaître son refuge, après quelques jours de filature, j’en ai avisé un gendarme d’Aniche, le lendemain cet individu a été arrêté et depuis a expié ses crimes ». Détenu par les services de la GFP d’Arras à partir du 22 avril, Louis Caron est transféré de la prison de Béthune, puis à celle de Douai le 9 juin 1943.   

Une fratrie frappée par la répression

Le 17 juin 1943, la Section spéciale de Douai le condamne à mort avec Roger Crépinge, un jeune homme de 21 ans, soudeur à Denain. Roger est l’auteur de plusieurs sabotages et incendies dans le Nord dont l’attaque de la mairie de Thun-l’Evêque. Les deux hommes sont guillotinés dans la cour de la prison de Cuincy-Douai, le 6 juillet 1943, à 5 heures 27 du matin.

En raison de son engagement dans la résistance communiste, la famille Caron paie un lourd tribut. Victor Caron, père de Louis, est déporté à Dachau. De même, le tribunal condamne à mort son frère Henri, né en 1922, exécuté à la citadelle d’Arras le 5 novembre 1942. Henri meurt en même temps qu’Augustin Caron, son oncle, mineur à Bruay, né en 1908.


Sources et bibliographie
  • Archives du Pas-de-Calais, 1 Z 724
  • Archives du Nord, 1 W 1238, 1 W  1349-1350
  • Souvenez-vous … des victimes des cantons d’Auchel et de Norrent-Fontes 1939-1945, ADCA, 2012
  • Jacques Estager, Ami entends-tu …, les éditions sociales, 1986
  • Jean-Marie Fossier, Zone interdite, éditions sociales, 1977
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Pascal Guillemant