Maurice Gugelot (1915-1979)

  • État civil : 25.05.1915 à Saint-Pol-sur-Ternoise | 02.07.1979 à Saint-Pol-sur-Ternoise
  • Profession : électricien puis chaudronnier
  • Organisations : réseaux Zéro-France, Action et FTPF
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : propagande, aide à des aviateurs alliés, sabotages
  • Distinctions : néant

Maurice est le fils d’Émile Gugelot, cheminot, militant communiste et cégétiste du Pas-de-Calais, et d’Alice Moroval, cafetière puis femme de charge en école maternelle. Électricien, il adhère au Parti communiste sous le Front populaire.

Mobilisé le 23 août 1939, dans un régiment d’artillerie stationné à Douai (Nord) comme canonnier de seconde classe, il est incorporé le 29 avril 1940. Il participe à la bataille de Gembloux en Belgique. Le 2 juin 1940, il est blessé  par balle à l’avant-bras et au poignet gauche à Dunkerque. Il est soigné à Plymouth (Angleterre) et rapatrié en France. Affecté à la 7ème compagnie de Travailleurs le 8 août 1940, il est dirigé vers le centre de démobilisation de Nay (Haute-Loire). Le 22 août 1940, il reçoit la somme forfaitaire de 200 francs puis une carte d’alimentation au Puy le 14 septembre 1940 avant de rejoindre Saint-Pol-sur-Ternoise. Le 15 octobre 1940, il devient chaudronnier au dépôt de Saint-Pol de la SNCF.

Un cheminot communiste dans la résistance

Isolé à Saint-Pol, il finit par intégrer, en juillet 1942, le réseau Zéro-France en tant qu’agent occasionnel. Il parvient à entrer en contact avec les FTPF de Lens en 1942, par Léon Dupont. Dès lors Maurice s’active à la diffusion de journaux et de tracts clandestins. Il héberge des résistants et des aviateurs. Devenu clandestin, sa femme quitte Saint-Pol avec ses deux enfants et s’emploie comme ouvrière agricole dans une ferme des environs. Ayant perdu le contact avec son responsable local FTP, Freddy Duquesnoy, qui a quitté le secteur Frévent-Saint-Pol pour les Ardennes, il rejoint le groupe « Action » de l’OCM locale en mai 1944. Pour celui-ci, il réalise des tracts en langue allemande avec Gabriel Peyrot.

Des actions aussi diversifiées que risquées

Maurice effectue des missions très diversifiées ; coups de mains, récupération et transports d’explosifs provenant des mines ou de bombes non explosées, sabotages de voies, tunnel, trains de matériel et de marchandises (une locomotive et neufs wagons le 20 octobre 1943 par rail déboulonné, …), et même d’une centrale électrique (8 novembre 1943 et 25 juillet 1944). Les 5 et 8 mars 1944, il s’en prend à deux trains de matériel allemand. Il sabote le 11 juin 1944 un central téléphonique. Maurice sabote de nouveau trois trains de V1 le 31 juillet et le 7 août. Le 15 août, il agit sur une usine élévatoire de machines à Saint-Pol. Du 3 au 6 septembre 1944, il combat pour la libération de Saint-Pol et le « nettoyage » des poches allemandes aux alentours.

À la Libération, il participe au Comité de Libération qui pendant l’année 1945 et au début de 1946 constitue les listes de conseillers municipaux. Maurice renseigne le préfet sur les comportements pendant la guerre et suit les affaires de collaboration, de bénéfices illicites et de marché noir. Il poursuit son activité politique et syndicale jusqu’à sa mort. Au sein de la CGT et du parti communiste, il exerce des mandats locaux dans sa commune de Saint-Pol. Il milite à la section Résistance fer d’Arras pendant près de trente ans.


Sources et bibliographie
  • Dossier CVR n° 8368, Archives du Pas-de-Calais, 2655 W 72
  • Archives familiales
  • Rémi Kauffer et Roger Faligot, As-tu vu Crémet ?, p. 403-404
  • Frédéric Gugelot, « Émile Gugelot, Maurice Gugelot », Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Maitron en ligne, section Cheminots, 2010
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013.

Auteur(s) : Frédéric Gugelot et René Lesage