Marcel Fréville (1899-1942)

  • État civil : 14.02.1899 à Contes | 13.07.1942 à Arras
  • Profession : caissier d’une société d’électricité
  • Organisation : résistance communiste
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : restructuration du secteur, propagande
  • Distinctions : médaille de la Résistance française

Marcel Fréville est né le 14 février 1899 à Contes, dans le Pas-de-Calais. Marié et père de quatre enfants, il exerce la profession de caissier à la société d’électricité La Béthunoise, à Hesdin. Il appartient au parti communiste à partir de 1934 et son activité militante avant la guerre est loin d’être négligeable, ceci dans le secteur de l’Hesdinois, mi-agricole, mi-ouvrier. Il organise alors les syndicats des électriciens, mais aussi des ouvriers du bois et du bâtiment, et même des salariés agricoles. Il se présente, sans succès,  aux élections cantonales de 1937.

Les évènements d’août 1939 et en particulier la dissolution du parti le prennent au dépourvu. Il n’a été mobilisé qu’un mois à cause de ses charges de famille.

Une résistance précoce

Il rejoint, dès l’été 1940, le parti communiste clandestin. On utilise, à partir de Béthune (Georges Antoine et au-delà Nestor Calonne)  ses qualités d’organisateur pour restructurer le secteur et rassembler quelques compagnons, sur le secteur Hesdin-Montreuil. On peut estimer que cette tâche a pris quelques mois, même si Marcel pouvait puiser dans le vivier de ses anciennes connaissances. Autour de lui, se rassemblent Andrée Patoux, Élie Fauquet, dont la maison, à Aubin-Saint-Vaast, devient le lieu de rendez-vous et de réunion du parti, René Sauvage, Victor Mariette, et quelques autres.

Un résistant communiste spécialisé dans la propagande

Marcel remplit des tâches délicates et nombreuses : impression de tracts, par l’intermédiaire de l’imprimerie Patoux à Hesdin, qui fait paraître à l’automne 1941 L’Indépendance, organe du Pas-de-Calais, d’Union et de Combat pour l’indépendance de la France, diffusion de la presse clandestine et notamment de L’Humanité et de L’Enchaîné du Pas-de-Calais, voire de documents de propagande venus de Paris. Une des autres activités consiste à ravitailler les illégaux de la région minière.

Arrêté, condamné et exécuté

À Hesdin, la gendarmerie française arrête Marcel à son travail le 6 mars 1942 pour recel de cartes de ravitaillement, recel de malfaiteurs et activités communistes. Suite à son arrestation, la police française arrête les autres membres du groupe pour les mêmes activités avec, en plus, détention d’armes et de munitions.

La 2e brigade de police judiciaire de Lille dirige entièrement l’enquête ainsi que les 17 arrestations menées par les polices françaises. Les autorités allemandes reprennent le groupe le 4 mai 1942. Marcel Fréville est ensuite incarcéré aux prisons d’Hesdin et Arras.  Jugé avec 16 camarades, il est condamné à mort le 30 juin 1942, pour « promotion d’activité bolcheviste », par le tribunal militaire allemand d’Arras. Marcel Fréville est fusillé à la citadelle d’Arras, le 13 juillet 1942.

Après sa mort, la nation le promeut au grade de lieutenant. Marcel obtient, à titre posthume, la Médaille de la Résistance française.


Sources et bibliographie
  • Dossier CVR n° 10787, Archives du Pas-de-Calais, 2655 W 138
  • DAVCC, Caen : Attestation de René Camphin, député du Pas-de-Calais, Ministère de l’Intérieur, Direction générale de la Police Nationale
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013.

Auteur(s) : Hélène Gournay