Madeleine Guillemant-Sintives (1917-2010)

Madeleine Guillemant-Sintive (1917-2010), une institutrice de Mazingarbe devenue résistante.
  • État civil : 17.01.1917 à Mazingarbe |4 février 2010 à Beuvry
  • Profession : institutrice
  • Organisations : réseaux Richard Cœur de Lion, Musée de l’Homme, mouvement Front national
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : renseignement, hébergement de soldats alliés, transport d’armes
  • Distinctions : néant

Madeleine Guillemant-Sintives née pendant la Grande Guerre le 17 janvier 1917 à Mazingarbe. Toute jeune elle vit dans le culte de son père, un soldat britannique tué en 1917 et devient institutrice.

L’entrée en résistance

En poste à Oignies au moment de l’invasion, elle assiste avec effroi au massacre perpétré dans cette commune par une unité SS. Cet événement la détermine à résister. Dans un premier temps, elle vient en aide à des prisonniers français hospitalisés, puis aide ses parents à cacher des soldats britanniques. Elle travaille de concert avec Rosine Witton, Zoé Evans, Berthe Fraser. Par ces relations elle se retrouve ainsi dans le groupe d’entraide mis en place par Arthur Richard, l’organisation Cœur de Lion. Elle se rapproche de Sylvette Leleu affiliée au mouvement Musée de l’Homme et devient ainsi agent de renseignements.

Arrêtée puis libérée

Les 22 et 23 février 1941, elle et ses parents sont arrêtés suite à la capture d’un soldat anglais qu’ils avaient hébergé. Ils sont conduits à Loos puis à la prison Saint-Nicaise d’Arras le 28 avril. Le 24 août Madeleine et sa mère écopent de trois années de prison. Le 30 août Madeleine fait partie d’un convoi en partance pour Bruxelles. Mais après quelques péripéties elle se retrouve à Loos. Sa mère devient aveugle. À la fin de décembre 1942 Madeleine est mise en liberté surveillée pour raison de santé. De retour dans son pays et dans l’institution scolaire, elle rejoint en avril 1943 le Front National où elle restera jusqu’à la Libération. Son rôle consiste alors en divers transports d’armes ou encore à recevoir régulièrement René Lanoy, le responsable départemental de cette organisation. Elle est présente, en septembre 1944, aux combats d’Auchy-les-Mines.

Une militante soucieuse de préserver la mémoire des combattants de la résistance

Après la guerre, Madeleine poursuit sa carrière d’enseignante, et milite au MRP. Elle épouse René Guillemant et devient présidente de l’Union départementale des Combattants Volontaires de la Résistance. Elle intervient régulièrement dans les établissements scolaires pour témoigner et sensibiliser les jeunes aux dangers des fascismes. Elle décède en 2010.


Auteur(s) : René Lesage