- État civil : 09.08.1890 à Saint-Omer | 28.05.1974 à Wizernes
- Profession : homme d’équipe aux chemins de fer
- Organisations : réseau Centurie, mouvement OCM
- Pseudonyme : Coquelicot
- Fonctions : sabotages, prise de renseignements
- Distinctions : néant.
En 1913, Julien entre aux Chemins de fer comme homme d’équipe et gravit les échelons de la hiérarchie. Militant syndicaliste, il adhère à la SFIO en 1919 et devient un élément actif du mouvement coopératif. Déjà même avant-guerre, il siège au conseil municipal de Saint-Omer.
Un résistant du mouvement OCM
En octobre 1942, il s’engage dans la résistance sous le pseudonyme de Coquelicot au sein du mouvement OCM. Raoul François, un dirigeant du mouvement dans le Pas-de-Calais le contacte au domicile d’André Constant de Lumbres. Julien devient dès lors l’adjoint du secteur dirigé par François Havet, notaire à Lumbres.
En 1943, on le nomme à la gare de Calais. Il devient un excellent agent de renseignements pour le compte du réseau Centurie, filiale de l’OCM, et se trouve en contact avec François, Baudel et Tison. Il informe cette organisation avec beaucoup d’efficacité sur le trafic ferroviaire de son secteur. C’est d’autant plus aisé qu’il n’est pas mal vu des agents de la Reichsbahn, pour la bonne raison qu’il est le seul à pouvoir faire partir les trains à l’heure. Ses fonctions lui font connaître huit jours à l’avance la liste des convois en partance qu’il peut donc photographier et transmettre.
Dans le même domaine, il surveille de très près la batterie Lindemann qui cause tant de soucis aux Britanniques. Il étend son activité jusqu’au secteur de Lumbres, grâce à la complicité de Deschamps, le chef de gare. Ainsi est-il au courant de tout ce qui se passe au dépôt de la Kriegsmarine et du Marinenbahn, cette voie ferrée du petit train de Guînes qui approvisionne en munitions les défenses côtières. Julien transmet les renseignements, dans un premier temps, à Gustave Chevalier et à François Revel, de Saint-Martin-au-Laërt, puis à André Constant.
Des missions de sabotages
Il se livre aussi à une résistance plus active. Il anime une équipe qui sabote les boîtes d’essieux en versant du sable ou en changeant les étiquettes de destination sur les wagons, ce qui est propre à entretenir la plus grande des confusions.
Arrêté et déporté
Julien Erhold tombe cependant en même temps que le groupe OCM de Lumbres, infiltré par Erwin Streif et Clara Goldman, deux agents de l’Abwehr 3 F de Lille. Il est arrêté le 30 décembre 1943 et interné successivement à Calais, Arras et à Fresnes. Julien est jugé, condamné à mort, mais un recours en grâce parvenu in extremis à la cour militaire de Bruxelles, pour lequel sont intervenus Joseph Tillie, le maire de Saint-Omer, et Gasser, un Suisse, le sauve, et il est condamné à huit années de travaux forcés. Il est déporté le 19 mai 1944, connaît les prisons de Karlsruhe, Bruchsal et Bayeuth, où il est libéré le 14 avril 1945. Il regagne la France après un mois de convalescence, puis reprend ses activités de chef de bureau des gardes de Calais jusqu’à sa retraite, en 1950.
Sources et bibliographie
- Dossier CVR n° 9813, Archives du Pas-de-Calais, 2655 W 92
- Dossier BAVCC Caen
- Robert Chaussois, Calais, au pied du mur, p. 209
- René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013.
Auteur(s) : René Lesage