Joseph Becker (1910-1991)

  • État civil : 08.11.1910 à Forbach | 1991
  • Profession : commerçant
  • Organisation : réseau Bordeaux-Loupiac
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : aide à des aviateurs alliés, prise de renseignements
  • Distinctions : néant

Joseph Becker est né le 8 novembre 1910, à Forbach, en Moselle. Il y exerce la profession de commerçant et c’est sans doute pour cette raison qu’il est réquisitionné pendant la campagne de France pour ravitailler les armées sur la Ligne Maginot. La firme Odenthal le demande pour construire des terrains d’aviation dans tout le secteur entre Saint-Pol et Desvres, en 1943. Dans la bague d’un pigeon, il laisse le message suivant : « Fonctionnaire lorrain dans la région demande liaison ».

Un employé de l’organisation Todt dans la résistance

Pendant plusieurs mois, il s’affaire à mettre en place un réseau. Il rencontre pendant l’été 1943 le docteur Etroit de Frévent sans savoir qu’il est responsable de l’OCM. Cependant celui-ci a quelques craintes vis-à-vis de Joseph Becker, craignant notamment qu’il soit un agent double. On serait suspicieux pour moins que cela, surtout quand on rend visite à des résistants au volant d’une voiture de l’organisation Todt. C’est d’ailleurs l’impression qu’il a fournie à nombre de résistants chez qui il était appelé pour récupérer des aviateurs.

Il entre, en août 1943, dans le réseau d’évasion Bordeaux-Loupiac. Il sera chargé de mission de 2e classe comme lieutenant. Quelques temps plus tard, il deviendra agent de liaison d’un officier anglais dès le 3 septembre 1943. Il permet à cet officier de mener à bien une mission d’espionnage. Entre le 25 septembre et le 15 octobre 1943, il fait rapatrier treize aviateurs alliés qui regagneront l’Angleterre, sains et saufs. Il permit à son officier, grâce à sa connaissance de la langue allemande de se procurer des plans très intéressants et des documents précieux en Angleterre. Il ne sut qu’à la libération le nom de l’officier anglais, SGT H.E Merlin – matricule 700710 RAF.

Arrêté, interné avant de s’évader

Du fait d’avoir fourni un nombre important de plans concernant notamment la construction des rampes de V1, la police allemande l’arrête à Auxi-le-Château, le 15 décembre 1943. Joseph est aussitôt transféré à la maison d’arrêt de Saint-Quentin. En gare de Lille, le 15 janvier 1944, pendant son transfert de la prison de Saint-Quentin, il s’évade. Suite à l’arrestation de son mari, la police allemande arrête sa femme, Raymonde Becker, pour complicité. Elle sera internée du 23 janvier au 14 mai 1944 dans les prisons d’Amiens et de Saint-Quentin.

Après son évasion, le « grand Joe » pour reprendre l’expression utilisée par le colonel Rémy dans son livre, trouve refuge chez M. Quiret, pharmacien, à Béthune. Il y reste pendant plusieurs jours puis retourne à Auxi-le-Château où Mme Lanciot l’héberge. Par la suite il créer, avec le maire d’Auxi, M. Thélu, le comité local de libération. Après la guerre Joseph se retire dans la Somme, à Cayeux-sur-Mer.


Sources et bibliographie
  • BAVCC
  • Procès-verbal de la gendarmerie du Pas-de-Calais, du 2 septembre 1977
  • Site internet : www.conscripts-heroes.com/ResistanceTernoisFR.html
  • Rémy, La ligne de démarcation, librairie Perrin
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Hélène Gournay