André Clabaux (1914-1967)

  • État-civil : 8.01.1914 Wizernes | 24.02.1967 Hallines
  • Profession : commerçant
  • Pseudonyme : néant
  • Organisations : réseaux d’évasion WO et Zéro-France
  • Fonctions : agent de renseignements, convoyage de soldats alliés
  • Distinctions : médaille de la Résistance française, médaille commémorative belge de la guerre 1939-1945

André Clabaux est né en janvier 1914 à Wizernes. Son père Louis, mécanicien, a été artilleur durant la 1ère guerre et ce soldat méritant a reçu la médaille militaire (décret 1934). André fait son service à Douai au 15e RA — maréchal des logis —, et en novembre 1936, il épouse Lucie Luyckx, institutrice au village ces années-là. Le père de Lucie, mobilisé en 1914, a été tué à Hébuterne en juin 1915, son nom indique une origine belge. André et Lucie s’installent à Boulogne dans un commerce « Alimentation, mercerie, bonneterie, bottes et sabots » rue du Croissant. Les bombardements les obligent à quitter cette zone en mai 1940 et ils habiteront chez Mme Luyckx Guyot, mère de Lucie, épicière au 53,  rue de Calais de Saint-Omer.

Les premières actions résistantes

À plusieurs reprises, des soldats anglais « récupérés » dans le marais sont cachés dans cette maison et en janvier 41, André convoie deux d’entre eux jusque Toulouse. Lui-même, emmènera les 2 derniers cachés à la mi-janvier, après l’arrestation de M. Bourgeois. Ensuite, André rejoint Marseille et cherche un embarquement pour l’Algérie, puis l’Angleterre. Pourtant, malade, il doit renoncer et regagne la région au printemps 1941.

Agent de renseignements pour Zéro-France

Membre actif du groupe Zéro-France — d’origine belge — , il est agent de renseignements P1, en lien avec Gustave Bloeme de Saint-Omer. (Son action sera reconnue par le Capitaine Kaisin en 1945). Il fournit des informations sur les mouvements des troupes, les activités des Allemands : emplacements et importance des batteries d’artillerie et de DCA, les dépôts d’essence, les travaux offensifs et défensifs des secteurs de Saint-Omer, Watten, Renescure, de la vallée de l’Aa de Lumbres à Arques : postes d’écoute et de repérage de Créhem, rampes de lancement de V1 de Bientques-Renescure Upen, gros dépôt de marine de Lumbres, travaux de Watten et de Wizernes. 

Un rôle actif à la Libération

En août 1944, il entre au mouvement WO groupe de Saint-Omer, puis de Wizernes –chef Sprimont- et participe aux actions de « nettoyage » de la région, patrouilles, contrôles, battues, jusque Inghem. À la Libération, il sera secrétaire du comité local de Wizernes et membre du comité de Saint-Omer ; il refusera de participer aux opérations menées contre les femmes accusées de collaboration avec les allemands. L’attitude des « résistants de la dernière heure, tourneurs de veste de dernière minute ! » provoquera sa grande discrétion sur ses activités.

Plus tard, André assurera à Wizernes l’encadrement du service prémilitaire obligatoire, animera le patronage ;  il participe à la création de l’association de gestion des écoles privées en 1951, et initie la création de l’association des donneurs de sang en 1965. Il décède brutalement en février 1967.

Dans un article du  4 septembre 1992 (journal l’Indépendant),  Raymond Dufay a repris cet hommage : « agent de renseignements d’une valeur exceptionnelle, alliant au même degré le désir de servir et celui de bien renseigner. Tout renseignement fourni ou vérifié par lui pouvait à juste titre être considéré comme définitif et c’est là le plus bel hommage que l’on puisse faire à un agent de renseignements. »


Sources et bibliographie
  • Papiers de famille
  • Dossier CVR n°9853, AD 62 1 W 111
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Martine Clabaux