Protais Dubois (1902-1943)

Protais Dubois est né le 15 mai 1902 à Burbure. Il exerce la profession d’électricien aux Mines de Marles et demeure 7, rue de Lillers à Burbure.

Ses premières actions dans le réseau Pat O’ Leary

Le 15 août 1940, deux aviateurs sont abattus sur le territoire de la commune d’Ham-en-Artois. Convoyés vers Burbure par le cultivateur qui les a récupérés, ils entrent en relation avec Protais Dubois et Fernand Salingue. Ce dernier, professeur délégué à l’EPS de Lillers, maîtrise correctement l’anglais. Les deux hommes permettent le convoiement des Britanniques vers Lille. Là-bas, les aviateurs attendent l’heure propice à leur retour en Angleterre via Perpignan et l’Espagne. Cette action est sans doute la première imputable à Protais Dubois. Celui-ci, après s’être assuré le concours de quelques amis éprouvés dont Fernand Salingue et Albert Duez, commerçant à Lillers, continue à aider au sein du réseau « Pat O’ Leary » des aviateurs anglais, canadiens, belges et alliés divers… Le but essentiel de l’organisation est de les faire parvenir à Abbeville où le relais est assuré par l’abbé Carpentier.

Une organisation bien rôdée

Des pilotes anglais comme A.L. Winskill, L.M Mac Kee, Bufton, Coen, Read, Crampton, sont hébergés un temps à Burbure et munis d’habits civils. Les Frenchhelpers les convoient ensuite vers Abbeville d’où ils peuvent regagner Londres via l’Espagne. De nombreux habitants de Burbure et de Lillers apportent à cette occasion leur contribution à l’entreprise : Eugène Maquet, directeur de l’école des garçons de Burbure, trésorier clandestin de l’organisation au niveau local, le docteur Valéry Brevière, André Réveillon, Grégoire Dassonval, Émile Dehosse, Victor Cavignaux, Joseph Fardel, tous de Burbure, le photographe Appourchaux, les docteurs Carles et Hernu, le dentiste Jean Dantin, l’hotelier John Croft, Sébastien Dequesne, marchand de tissus, tous de Lillers. En avril 1941, le centième militaire récupéré par l’équipe de Protais Dubois regagne sain et sauf son pays.

Arrêté suite au démantèlement du réseau

Le  réseau Garrow – Pat O’ Leary fonctionne correctement jusqu’en décembre 1941, mais la trahison d’un de ses convoyeurs, Harold Cole, met fin à son action. Aidé de deux faux pilotes, Cole permet à l’Abwehr (contre-espionnage allemand) de démanteler le réseau. Le 9 décembre 1941, la Gestapo arrête Protais Dubois et Albert Duez en même temps que la plupart des membres du réseau Pat O’ Leary connus sur Abbeville, Saint-Omer et Lille. Fernand Salingue, échappe par un concours de circonstances à l’arrestation et gagne la zone sud où il continue à partir de l’automne 1942 son action au sein du mouvement « Combat ».

Déporté et exécuté

Protais Dubois est interné à la prison de Loos, mis au secret, du 9 décembre 1941 au 10 juillet 1942. Il fait partie du transport NN Lille-Bruxelles du 5 août 1942. Emmené à Bochum, kommando de Buchenwald, le tribunal allemand le condamne à mort le 16 avril 1943, son exécution survient le 30 juin suivant au camp de Dortmund avec d‘autres membres du réseau Pat O‘Leary, Désiré Didry de Saint-Omer et l‘abbé Pierre Carpentier, d‘Abbeville. Marcel Duhayon, un douanier de Roubaix et Eugène Ringeval, un employé de Libercourt, impliqués également dans l’aide apportée aux pilotes alliés, subissent le même sort.

Après une première inhumation à Dortmund, ses funérailles ont lieu à Burbure le 7 novembre 1948. Titulaire de la médaille militaire, il reçoit un certificat d’honneur de SM Georges VI roi d’Angleterre pour son action envers les Anglais.

Une cité du faubourg de Burbure, inaugurée le 18 mars 1972, porte son nom.

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• Souvenirs de M. Jean Salingue, recueillis en 2010
• Dossier BAVCC Caen 21 P 445350 – 21 P 174131
• Souvenez-vous … des victimes des cantons d’Auchel et de Norrent-Fontes 1939-1945, ADCA , 2012
• « Le Guetteur de Lillers« , avril-mai 1949
• René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013.

Auteur(s) : Pascal Guillemant