Marie Abras-Leullieux (1885-19..)

  • État civil : 9.01.1885 Boulogne-sur-Mer |
  • Profession :
  • Organisation :
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : hébergement de soldats alliés
  • Distinctions : néant

Marie Leullieux est née à Boulogne-sur-Mer le 9 janvier 1885, fille de Théophile, journalier, et de Marie Joseph Gosselin. Elle a épousé le 23 avril 1904 Jules Abras, un marin-pêcheur qui disparaît en mer en 1927. Cette jeune veuve de 43 ans a eu quatorze enfants de son défunt époux, mais dont sept seulement ont survécu.

Une aide précoce aux Alliés

En 1940, elle vit au château des Masurettes à Outreau avec sa famille. Le 25 mai 1940, jour de l’invasion, son fils Jean-Baptiste découvre quatre soldats britanniques dans le hangar Mory, à Boulogne-sur-Mer, où il travaille. Il parvient à les habiller en civil et les ramène chez sa mère qui va les nourrir en attendant le moment propice pour un éventuel rapatriement. On vit un peu à l’étroit dans la demeure, et la voisine, Mme Guardette, épicière, accepte d’en loger un. Trois semaines plus tard, la famille héberge aussi un Ecossais, récupéré à Boulogne-sur-Mer. Mais nourrir ces soldats alliés pose de gros problèmes. Pour y remédier, les frères Abras pillent la nuit des camions de ravitaillement, et usent de la bonne volonté de Mme Guardette.

Dénoncés par une nièce

La situation reste très tendue. Mélina, une nièce de la famille, qui essuie un refus chez l’épicière, se venge en dénonçant les Abras aux autorités allemandes. Le 8 août 1940, celles-ci procèdent à une fouille minutieuse de la maison des Masurettes : ils découvrent les Britanniques et arrêtent les divers membres de la famille. Le tribunal militaire allemand, siégeant à Arras, les condamne à des peines diverses. Marie Abras et ses fils écopent de peines de travaux forcés qu’ils accomplissent en Allemagne, à Anrath ou à Rheinbach. Ils sont libérés entre septembre 1941 et mai 1942. Le fils Louis persiste dans la Résistance et participe à la Libération de Toulouse.


Auteur(s) : René Lesage