Jean Bardol (1923-2004)

  • État civil : 6.05.1923 Equihen-Plage| 15.03.2004
  • Profession : professeur
  • Organisation : FTPF, FFI
  • Pseudonyme :
  • Fonctions : sabotages, transport d’armes, production de faux papiers, rédaction de tracts
  • Distinctions : Croix de Guerre avec étoile d’argent

Jean Charles Auguste Bardol nait le 6 mai 1923 à Equihen-Plage. Après l’obtention de son brevet supérieur, il devient élève à l’Ecole Normale d’Arras de 1940 à 1942, puis professeur d’éducation physique au collège technique de Maubeuge entre 1942 et 1944.

De la rédaction de tracts aux sabotages

Il est alors domicilié à Bellignies, dans le Nord, où il est contacté par Victor Semaille. Recherché par les Allemands pour le STO, il est incorporé dans la 31e Compagnie des F.T.P.F. de Bavay, le 6 septembre 1943. Il est nommé par André Chemin au grade de commandant de compagnie, par Marcus (Jean Fritz), chef de bataillon, et par Tugtschaever (Commandant Prosper), responsable du secteur de Maubeuge. Il participe à la rédaction et à la diffusion régulière de journaux clandestins, de tracts patriotiques et d’appels à la Résistance à Bellignies et Bavay, d’octobre 1943 à 1944. Il délivre de faux papiers aux résistants et aux réfractaires du STO. Il transporte des armes (mines, dynamite, revolvers, mousquetons et munitions) pour les résistants de Bellignies, Bavay, Louvignies, Wargnies, Saint-Waast-la-Vallée et Gussignies, d’octobre 1943 à septembre 1944. Il participe à des sabotages sur des lignes électriques à haute tension, sur des ponts et lignes de chemin de fer de Saint-Vaast et de Roisin (Belgique). Ainsi le 23 janvier, il sabote la ligne Paris-Bruxelles en gare de Feignies ; le 7 avril, il détruit les lignes téléphoniques entre Valenciennes et Aulnoye.

Il devient chef de groupe en juin 1944 et chef de détachement en août. Il participe à des attaques sur des patrouilles allemandes (Bellignies, Gussignies, Hon-Hergies, …), sur le poste d’observations fortifié de Bavay, sur des convois de munitions à Gussignies, puis en qualité de sous-lieutenant F.F.I. aux combats de la Libération à Bellignies, Houdain, Gussignies, Bettrechies, et fait avec ses groupes des dizaines de prisonniers ennemis. Il est engagé volontaire à partir de 1944.

Il est cité à l’ordre de la division avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile d’argent :

« Officier d’un très grand courage. A participé à toutes les actions du secteur de Maubeuge. A conduit vaillamment ses hommes au combat contre l’ennemi pendant toute l’insurrection nationale ».

(Extrait de l’ordre particulier n° 3 du 11 mars 1946)

L’engagement politique

Il rejoint les rangs du Parti Communiste, en septembre 1944, et reprend à la Libération son métier d’instituteur. Démobilisé en mars 1946, il devient lieutenant de réserve. Il obtient le titre de Combattant Volontaire de la Résistance le 12 septembre 1956. Sa carrière politique le fait sénateur du Pas-de-Calais de 1958 à 1973, député de 1973 à 1981, et maire de Saint-Étienne-au-Mont de 1971 à 1990. Il décède le 15 mars 2004.


Sources et bibliographie
  • Archives du Pas-de-Calais, 2655 W 190, dossier CVR n° 12705
  • Jean Bardol, Un train de sénateur, Pont-de-Briques, 1999.
  • René Lesage, 100 Figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, édition Les Echos du Pas-de-Calais, novembre 2013.

Auteur(s) : Sébastien Chochois.