Louis Beugniez (1907-1998)

Louis Beugniez naît à Noyelles-Godault le 29 novembre 1907. Fils d’un ouvrier-moulineur aux Mines de Dourges et d’une mère employée de maison, il fréquente la même école publique que Maurice Thorez (son aîné de 7 ans). En février 1922, il devient commissionnaire, puis comptable jusqu’en juin 1935 aux mines de Dourges. Fondateur de la section jociste de Noyelles-Godault, il accepte en 1929 de devenir président de la fédération jociste de Lens-Béthune. L’année suivante, il adhère au Syndicat libre des Mineurs, fondé par Jules Catoire et rattaché à la CFTC.

En 1935, il devient maire de sa commune, après une campagne électorale acharnée face à l’ancien conseil à majorité communiste. Ayant choisi de quitter la compagnie des Mines de Dourges, il devient permanent de la CFTC mineurs. En 1936, il dénonce dans La Croix du Nord  l’atteinte au pluralisme syndical des cégétistes des mines. En 1939, il reçoit la croix de chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand à Béthune.

Un maire dans la résistance

Démobilisé en août 1940, il revient à Noyelles-Godault. En restant maire, il fournit aux résistants des cartes de ravitaillement et des fausses cartes d’identité. Il s’oppose comme Jules Catoire et Louis Delaby à la Charte du Travail, diffuse Témoignage Chrétien et adhère au mouvement Voix du Nord. Dès 1943 on le charge de préparer la diffusion dans les mines du futur journal démocrate chrétien, Nord Éclair. Élu président du Comité local de libération de Noyelles-Godault, il conserve son siège de maire.

L’après-guerre

Dès 1945, Jules Catoire le choisit comme colistier. Il devient député MRP du Pas-de-Calais aux deux assemblées constituantes puis à l’assemblée législative. Le 20 décembre 1946, il devient président de la commission du Travail et de la Sécurité sociale de l’Assemblée nationale. Louis sera réélu chaque année jusqu’en 1951. En contact avec les ministres concernés, il soutient  des projets sur les conventions collectives : la sécurité sociale, notamment dans les mines, les prestations familiales, les textes qui se rapportent aux conditions de travail, aux retraites, aux congés payés, aux délégués du personnel, aux comités d’entreprise mais aussi sur le statut du mineur, le mode d’élection des délégués mineurs et le reclassement des instituteurs des écoles des Houillères dans la fonction publique.

En 1951, battu aux élections, Louis Beugniez  se retrouve « au chômage ». Robert Buron, secrétaire d’État aux Finances, le charge de lancer le Centre intersyndical d’études et de recherches de productivité d’entreprises. Cette structure sera chargée de faire des études prospectives. En 1955 il rédige un rapport sur la récession minière dans l’ouest du bassin du Pas-de-Calais. Il devient ensuite le secrétaire général d’un Comité d’action pour la défense et l’expansion de la région minière. Ce comité sera dissous au bout de neuf mois.

Maire de sa commune jusqu’en 1971, ce père de quatre enfants, promu chevalier de la Légion d’honneur le 27 octobre 1968 sur proposition de Maurice Schumann, demeure présent, tant qu’il le peut, dans des conseils d’administration tels que celui des HLM, du Logement du travailleur, du Crédit immobilier d’Oignies et au sein de la CFTC où il est vice-président de l’Union régionale des retraités. Il meurt dans sa commune le 10 février 1998.

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Sources et bibliographie

• de l’Assemblée nationale
• Procès verbaux des réunions de la commission du Travail et de la Sécurité Sociale
• Journal Officiel des débats parlementaires de 1945 à 1951.
• Interview et témoignage écrit de Louis Beugniez
• La Revue du Nord tome LXXIII n° 290-291, avril-Septembre 1991, p. 517-521
• Texte de Gérard Petit, militant CFTC de Noyelles-Godault, fourni par Bernadette Catoire le 9.03.1998
• B. Béthouart, Le MRP dans le Nord-Pas-de-Calais 1944-1967 Dunkerque, éditions des Beffrois, 1984
• René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : René Lesage