Jules Catoire (1899-1988)

Fils d’un employé comptable, Jules Catoire naît à Beaurains-lès-Arras le 31 mars 1899. Il est membre du groupe fondateur, en juin 1914, du syndicat chrétien des employés du commerce et de l’industrie d’Arras. Il fréquente l’école publique de Beaurains puis le collège Saint-Joseph d’Arras.

Un syndicaliste chrétien…

Lors de la Grande Guerre, alors qu’il est incorporé dans le 84^ème régiment d’infanterie, il apprend le décès de sa mère à l’hôpital de Mayenne. À la sortie de la guerre, Jules devient commandant de compagnie au 509^ème régiment de chars de combat à Lille. Il y fait la connaissance de l’abbé Six au Secrétariat Social de Lille. Très vite, dès le début de l’année 1921, il offre ses services aux responsables du diocèse d’Arras.

Choisi comme secrétaire de l’Union des Œuvres diocésaines par M^gr Hoguet, vicaire épiscopal, il devient secrétaire de l’Union locale du syndicat chrétien. En juillet 1923, Jules Catoire prend contact avec quelques mineurs d’Allouagne désirant créer un syndicat libre des mineurs. En décembre, le syndicat se rattache à la CFTC. Il renforce l’équipe de responsables avec : Jules Pruvost en novembre 1928, Louis Delaby en avril 1932, Louis Beugniez le 1^er juillet 1935, Joseph Sauty en mars 1937. En contact régulier avec l’abbé Cardijn, fondateur de la JOC en Belgique, il soutient l’abbé Hébert. Ce dernier est chargé par M^gr Hoguet de lancer ce mouvement dans le diocèse.

En  1936, des responsables départementaux de la CGT appellent au boycott des mineurs cartés au Syndicat libre au nom de la nécessaire unité syndicale. Jules Catoire décide de faire appel à Gaston Tessier, secrétaire de la Confédération, à Henri Meck, député et responsable national des mineurs CFTC pour obtenir auprès de Léon Blum et de Jean-Baptiste Lebas le retour à la liberté syndicale. Jules Catoire, entré au bureau confédéral dès 1935, accède à la vice-présidence de la confédération chrétienne en 1938.

…contre la Charte du Travail du maréchal Pétain

Soutenus par M^gr Hoguet, Jules Catoire et Louis Delaby s’opposent dès la fin de 1940, aux principes de la Charte du Travail, au syndicalisme unique de Vichy. Jules Catoire entre dans le réseau de diffusion de Témoignage Chrétien et en devient le responsable départemental à partir du 1^er juin 1943. Membre du réseau Navarre dès janvier 1943 ainsi que de l’OCM, il participe à la fondation de l’équipe du Comité Départemental de Libération du Pas-de-Calais. Il en devient un temps le secrétaire. Il est choisi pour participer au titre de la CFTC à l’Assemblée consultative à partir d’octobre 1944.

En octobre 1945 Jules devient député MRP de la 2^ème circonscription avant d’être réélu en juin 1946. En 1951 et 1955, il préside la nouvelle Fédération du Pas-de-Calais. Apprécié par Robert Schuman, il est sollicité pour devenir entre 1948 et 1951, ministre des Anciens combattants et secrétaire d’État à la Santé publique et à la Population. À la suite de sa défaite électorale en 1958, il continue d’être président de la Fédération jusqu’en novembre 1967. Ayant refusé de présider la nouvelle fédération du Centre démocrate, il se consacre désormais à d’autres tâches. Parmi lesquelles l’entraide sociale et un soutien à la CFTC. Il anime un Groupe de spiritualité pour les parlementaires jusque pratiquement la fin de sa vie. Il meurt à Saint-Nicolas-les-Arras le 15 décembre 1988.

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Sources et bibliographie

• Archives privées de Jules Catoire. Journal officiel des Débats de l’Assemblée nationale.
• Interview de Jules Catoire, de Bernard et Bernadette Catoire, d’Alain Poher, de Paul Bacon, de Jacques Barrot, du frère Régis de Beer, du père Faynel, de l’abbé Mailliez, de Jules Clauwaert, de Jean Bornard.
• B. Béthouart, Le MRP dans le Nord-Pas-de-Calais 1944-1967, Dunkerque, éditions des Beffrois, 1984.
• B. Béthouart, Jules Catoire, 1899-1988,  Arras, Artois Presses Université, 1996, 351 p
• René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Bruno Béthouart