Gaston Dassonville (1893-1965)

  • État civil : 16.03.1893 à Lewarde (Nord) | 08.05.1965 à Auchy-les-Mines
  • Profession : instituteur et directeur d’école
  • Organisations : mouvement Voix du Nord, FFI
  • Pseudonyme : Timéon, Frianoul
  • Fonctions : aide à l’évasion d’aviateurs alliés, prise de renseignements, responsable régional de l’organisation militaire pour la région A, sabotages
  • Distinctions : néant

Gaston Dassonville, natif de Lewarde, a été mobilisé dans l’infanterie en 1914, avant de passer dans l’aviation. Sa conduite lui vaut d’être décoré de la Croix de guerre. Après ses études, Gaston Dassonville entre dans l’enseignement. Il devient instituteur, puis directeur d’école à Fleurbaix. Le 1er août 1920, il épouse Simone Deleplancque, également institutrice.

Une résistance précoce

Dès l’armistice de juin 1940, Gaston Dassonville souhaite s’engager dans l’action résistante. Il incite d’ores et déjà ses anciens élèves à s’engager dans la lutte antiallemande. Très vite il abrite les premiers soldats en retraite. En fait, le parcours résistant de Gaston, jusqu’au 1e juillet 1943, date à laquelle ses services ont été homologués, est mal connu. Il signale lui-même qu’il a aidé à l’évasion de soldats alliés et fourni des renseignements. On peut supposer qu’il se rattachait déjà à la mouvance Voix du Nord, sans qu’il y ait joué un rôle prépondérant. Lecteur sans doute, diffuseur pourquoi pas ?

Un rôle majeur dans le mouvement Voix du Nord

À partir du deuxième semestre de 1943, Gaston Dassonville se trouve impliqué davantage dans le mouvement Voix du Nord. À cette période le mouvement se voit durement frappé par la répression allemand. Ses chefs naturels, Natalis Dumez et Jules Nautour sont arrêtés. L’unification de la résistance, réclamée à corps et à cri par le journal, devient une réalité. Toutefois elle impose des tâches nouvelles au mouvement qui doit maintenant œuvrer à son organisation militaire.

En septembre 1943, Robert Pouille prend la direction de la Voix du Nord. Maurice Bouchery est le chef du mouvement militaire pour le Nord, Gaston Dassonville, sous le pseudonyme de Timéon, pour le Pas-de-Calais. Après l’arrestation des deux premiers, Gaston prend le commandement de toute l’organisation militaire pour les deux départements. Il en développe considérablement ses onze secteurs. Il devient aussi président du Comité départemental de Libération du Pas-de-Calais en novembre 1943.

Un chef de la résistance régionale

Cette haute fonction est le prélude à sa nomination par le COMAC, en mars ou avril 1944, au commandement des FFI pour l’ensemble de la région A (qui couvre cinq départements : Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Somme, Seine-Inférieure). Il agit alors sous le pseudonyme de Frianoul. Gaston prétend être l’auteur du statut des cadres des FFI, que le général Koenig a ensuite entériné avec très peu de modifications. Ce dernier revendique d’ailleurs, pour les seuls département du Pas-de-Calais, l’inscription de 112.000 hommes. Ce chiffre semble excessif, même compte-tenu des levées importantes et réelles des derniers mois.

Gaston Dassonville dirige l’action de la résistance dans la région dans la Libération du territoire. En relation étroite avec les « londoniens » (délégués militaires, radios), il peut communiquer aux Alliés des renseignements très précis ; notamment sur l’organisation des défenses côtières et les bases de lancement des fusées V. Il réussit à récupérer les armes parachutées à Laventie pour armer la résistance et parvient à s’emparer d’importants stocks de dynamite dans les mines. Gaston coordonne le sabotage en série des ponts et des écluses entre l’Epte et la Sambre, c’est-à-dire sur les arrières du front de Normandie. Il sait donner de sa personne et en août 1944 on le trouve à la tête de 200 hommes dans l’attaque d’un train blindé à Bully-les-Mines.

Le 8 novembre 1944,on le désigne délégué à l’Assemblée consultative provisoire siégeant à Paris. Ce rôle sera un prélude à sa présence à l’Assemblée nationale où il devient député jusqu’en 1955.


Sources et bibliographie
  • Dossier CVR n° 2135, AD 42 2501 W 43
  • Notice site Assemblée nationale
  • Jérôme Dubois, « À propos du mouvement « Voix du Nord » et de Gaston Dassonville », Mémoires de Guerre,n°16, 2004, p 95
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : René Lesage