Émile Leblond (1888-1973)

  • État civil : 28.03.1888 Boulogne-sur-Mer | 12.04.1973 Boulogne-sur-Mer
  • Profession : dessinateur et chimiste à Marquise
  • Organisation : OCM, Brutus, Comité local de libération de Marquise
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : agent de renseignement, maire provisoire de Marquise
  • Distinctions : croix de Combattant Volontaire de la Résistance

Émile Louis Leblond est né le 28 mars 1888 à Boulogne-sur-Mer, fils d’Émile et de Marie-Louise Nachez. Au moment de son service militaire, il est dessinateur et chimiste. Il est incorporé au 13e régiment d’artillerie puis au 50e régiment, du 6 octobre 1909 au 24 septembre 1911, et parvient au grade de maréchal de logis. Il épouse, le 7 juillet 1912, Hélène Alice Sergeant, dont il a une fille, Andrée née le 18 juin 1913 à Boulogne-sur-Mer.

Il est mobilisé le 3 août 1914 au 15e régiment d’artillerie, mais est blessé par éclat d’obus le 13 septembre, lors de la bataille de la Marne, ce qui lui vaut, après son hospitalisation et sa convalescence, d’être détaché dans une usine de fabrication de pompes au Bourget, du 23 juin 1915 à sa démobilisation le 26 août 1919. Par la suite, il vit, avec sa famille à Boulogne, puis à Camiers, enfin à la Petite Gare de Marquise, en 1928, quand il exerce la profession de dessinateur d’études et professeur de dessin, pour la formation des CAP à l’usine métallurgique de sa commune.

Des postes de TSF clandestins au renseignement

Sa résistance commence dès le 7 juillet 1940 et est alors toute simple : il diffuse dans la région les communiqués de la BBC, opération risquée puisque les Allemands ont réquisitionné les postes de TSF. Il confectionne même parfois, pour des amis sûrs des postes à galène.
À la fin de 1942, Émile Leblond est contacté par Gaston Demailly et Abel Lombard pour entrer à l’OCM et prendre en responsabilité le canton de Marquise. Début juillet 1943, il est sollicité par Joseph Leleu qui monte alors une antenne du réseau de renseignements Brutus dans le canton. En tant qu’agent, il fournit des renseignements jusqu’à la Libération. En décembre 1943, il perd le contact avec Gaston Demailly qui est arrêté et avec Abel Lombard, en fuite. Il se rattache alors à Libé-Nord sous les ordres de Raymond Masselis. En ce qui concerne le renseignement, il travaille avec Metzerard, Lecorne, Morel, Sagnier, Ritaine, Seysen, un chef de gare, Flandrin, puis son épouse et sa fille et Isabelle Delpierre. Une partie de ces renseignements sont transmis par pigeons voyageurs et le groupe entretient des pigeonniers : un à Wierre-Effroy, deux à Rinxent, un à Hydrequent, un à Marquise.

Maire provisoire de Marquise

À la Libération, il est nommé président du Comité cantonal de Libération de Marquise, puis maire provisoire de la commune. À ce titre, il dispose d’un droit de regard sur les vingt et une communes du canton, surveille les stocks laissés par les Allemands, et effectue des distributions de rations à la population. On lui reconnaît le titre d’agent P1 dans les Forces françaises combattantes et il reçoit la croix de Combattant Volontaire de la Résistance le 4 août 1969. Il décède à Boulogne-sur-Mer le 12 avril 1973.


Sources :

  • Service Historique de la Défense, GR 16 P 346751.

Auteur : René Lesage.