1944

Septembre

1er septembre 1944.- BCRA.– Message de l’état-major des FFI à Cardioïde le 31 août alertant sur l’importance de protéger les mines, les centrales électriques et les transformateurs. Moine, Gramme et Cardioïde sont informés le 31 que leur a été envoyé Temporal et deux ou trois autres. Temporal est allé dans les mines pour une mission de contre-espionnage dans le Pas-de-Calais et le Nord. Archives nationales, 3 G2/469, 171 Mi 183.

1er septembre 1944.- Bois de Thiembronne.- Vingt hommes sont rassemblés sous le commandement de Raoul Ducrocq.

1er septembre 1944.- Nielles-lès-Bléquin.- Sabotage et destruction d’une locomotive par deux hommes.

1er septembre 1944.- Fauquembergues.- Le groupe Lefelle entre en insurrection et mène des actions contre les convois allemands. Jet d’incendiaire à retardement dans le camion de carburant des pionniers qui quittent la localité. Plaques indicatrices trafiquées. Dans la nuit, cinq coupures de lignes téléphoniques. Abattage de quatre arbres sur la nationale 28 au sud et au nord-ouest de Fauquembergues. Semis de tessons de bouteilles.

1er septembre 1944.- Sombrin. -Un groupe OCM de dix hommes cueille 60 prisonniers, ouvre le feu sur un convoi de huit à dix camions, deux officiers sont tués, les chauffeurs et convoyeurs se rendent. Hugues Chevalier, Les combats de la Libération.., p. 52 (d’après Coillot).

Nuit du 1er au 2 septembre.- Maresquel, Contes, Beaurainville.- F.F.I. Corps Franc Germain. « Roland » place ses quatre groupes : un sur la route entre Contes et Beaurainville, les trois autres sur la RN 39 entre Maresquel et Ecquemicourt, où passent des convois fortement escortés. Quelques Allemands isolés sont tués.

2 septembre 1944.- BCRA.- Communiqués de l’état-major FFI.- La guérilla s’est développée dans tous les secteurs à l’approche des armées alliées ; elle a été particulièrement active dans le Pas-de-Calais, dans les Ardennes et le massif de l’Argonne. Archives nationales, 3 AG 2/470, 171 Mi 184.

2 septembre 1944.- BCRA. Cissoïde est informé que les Alliés désirent des informations urgentes pour les districts Arras-Lille. Il doit prendre des mesures de protection pour les trois ports et couper les câbles entre Paris et Bruxelles. Ceci est antérieur au rapport, et date sans doute du 1er. Archives nationales, 3 G2/469, 171 Mi 183.

2 septembre 1944.- F.F.I. : Des directives générales « concernant l’action des F.F.I. à l’approche des Alliés » sont données aux responsables départementaux par le colonel Lejeune « Bastien » en deux notes datées des 24 et 26 Août. Assez vagues, elles recommandent de s’organiser en petits maquis armés et d’envoyer au devant des colonnes alliées des agents de renseignement en civil, non armés, ayant des papiers en règle, se déplaçant à pied ou bicyclette (si possible !) en départ échelonné chaque jour, jusqu’à trente à soixante kilomètres du point de départ. Par le jeu des transmissions successives, depuis le P.C. Région F.F.I. établi dans l’Aisne, ces notes parviendront à « Roland » (Montreuil) le 2 septembre…

2 septembre 1944.- Cucq-Trépied.- Le groupe Fourrier vole des munitions au dépôt de l’école des filles de Trépied.

2 septembre 1944.- Lebiez.- Le groupe Libération-Nord Deligny attaque, route de Lebiez, un camion allemand tuant trois officiers et quatre soldats, faisant un soldat blessé.

2 septembre 1944.- Aubin-Saint-Vaast.- Le groupe OCM Kléber Marais coupe les fils électriques de commande des explosifs au pont d’Aubin-Saint-Vaast.

2 septembre 1944.- Fauquembergues.– Transport de cinq kilos de plastique par Lefelle de Coyecques à Fauquembergues, au milieu des Allemands en déroute.

2 septembre 1944.- Wavrans-sur-l’Aa.- Les groupes Barrois et Déron désarment six Allemands.

Nuit du 2 au 3 septembre 1944.- Corps Franc Germain.- Le groupe Beutin avec « Roland » et Pecceu opère sur la RN 39 vers Ecquemicourt et détruit un camion où dix soldats allemands sont mis hors de combat. Le groupe Beaumerie, du sous-lieutenant Germain, est placé sur la RN 39 entre Maresquel et Beaurainville. Trois Allemands sont tués. Le groupe Brimeux s’embusque entre Ecquemicourt et Aubin. Sérieux accrochage dans Ecquemicourt. Un nombre indéterminé d’Allemands est mis hors de combat.

3 septembre 1944.- BCRA, comptes-rendus anglais.- Semaine se terminant le 3 septembre.- Il a été demandé à Cardioïde de prendre des mesures d’anti-démolition des ports de Calais, Dunkerque et Boulogne. Sabotages considérables du réseau ferroviaire et des lignes téléphoniques. Archives nationales, 3 AG 2/470, 171 Mi 184.

3 septembre 1944.- BCRA.- Dans un message de Cissoïde à Cardioïde, son adjoint, l’état-major des FFI l’avise que les messages de la BBC demandant de commencer la guérilla ont été changés « to avoid open fighting in towns ». Des instructions sont données de commencer la guérilla hors des villes. Cardioïde rapporte que des groupes pour la protection des mines « are in touch » avec le chef de secteur FFI de Béthune. Ils ont rassemblé des ingénieurs, des « foremen » et des mineurs. Contact aussi avec l’organisation polonaise et demande des instructions. Archives nationales, 3 G2/469, 171 Mi 183.

3 septembre 1944.- Etaples, 10 heures.- Le groupe Fourrier effectue une reconnaissance armée à étaples. Il est supris par les Allemands qui veulent prendre la voiture d’Hennequin (membre du groupe) dans laquelle sont les armes. Le groupe s’échappe et repasse le pont en voiture, sous les yeux de la garde. Fourrier est révolver au poing. Pas d’incident.

3 septembre 1944.- Etaples, 20 heures.- Le groupe Fourrier procède au déminage du pont de la route de Villiers à Cucq.

3 septembre 1944.- Etaples.- Le groupe Lefebvre prend position avec une mitrailleuse Hotchkiss au talus du pont ferroviaire à la sortie sud d’Etaples, route de Montreuil. Rien à signaler.

3 septembre 1944.- Douriez.- Le groupe Plassard fait quatre prisonniers.

3 septembre 1944.- Maresquel.- Le sous-lieutenant Meurot (OCM), en reconnaissance dans la commune, est fait prisonnier et fusillé par les Allemands derrière la gare.

3 septembre 1944.-Secteur Loison-Offin-Beaurainville.- Le groupe Libé-Nord attaque un tombereau allemand (un des deux conducteurs est tué).

3 septembre 1944.- Dohem-Delettes.- Embuscade par dix hommes. Quinze Allemands sont faits prisonniers.

3 septembre 1944.- Elnes.- Embuscade par douze hommes. Quinze Allemands sont faits prisonniers.

3 septembre 1944.- Lumbres.- Embuscade à Samettes par quinze hommes. Six Allemands sont tués.

3 septembre 1944.- Tatinghem.- Embuscade par dix hommes. Dix Allemand sont faits prisonniers.

3 septembre 1944.- Wisques.- Embuscade au bois de Wisques par quinze hommes du groupe Boer de Setques. Un camion allemand est enlevé, et cinq Allemands sont faits prisonniers.

3 septembre 1944.- Acquin.- Le groupe de Dhune, Eugène Verron et Pécriaux, tue un officier et fait quatre prisonniers.

3 septembre 1944.- Cauchy-à-la-Tour.- Un groupe de résistants apporte son aide aux hommes de la Rifle Brigade, en les renseignant sur la position exacte de l’ennemi et de son artillerie, en créant une diversion pendant l’attaque anglaise et en gardant huit prisonniers. Hugues Chevalier, Les combats de la Libération.., p. 52.

3 septembre 1944.- Saint-Pol-sur-Ternoise.- Les groupes Asset et Théret viennent au secours d’une section anglaise qui avait été stoppée par un tir antichar ennemi, en prenant les servants à revers et en neutralisant deux canons. Deux Allemands sont tués, deux résistants blessés. Hugues Chevalier, Les combats de la Libération.., p. 52.

4 septembre 1944.- BCRA.- Il a été demandé à Cardioïde s’il a des contacts avec les ingénieurs et le personnel spécialisé des ports de Boulogne-sur-Mer et de Dunkerque (3 septembre). Cardioïde signale l’existence d’un maquis au nord de Guise (250 hommes). Archives nationales, 3 G2/469, 171 Mi 183.

4 septembre 1944.- Corps franc Germain.- Forts passages de blindés sur les routes. Aucun groupe ne peut agir (nuit).

4 septembre 1944.- Wailly-Beaucamps, Bois de Wailly.- Harcèlement des ennemis par le groupe Combe et Albert Boitrel de Sorrus.

4 septembre 1944.- Herly.- Le groupe du lieutenant Michel Péroy tend une embuscade au moulin d’Hénoville. Il parvient à semer la confusion chez les Allemands qui retraitent. Un Allemand est tué.

4 septembre 1944.- Secteur Loison-Offin-Beaurainville, 4 heures.- Le groupe Libé-Nord attaque, à la ferme du Frénoy à Loison-sur-Créquoise, une voiture légère allemande. Un officier et son ordonnace sont tués. Un blessé parmi les FFI : le sergent Gilliocq.

4 septembre 1944.- Étaples.- À 5 heures, le groupe Fourrier essaie de contrer la destruction du pont de la route d’Étaples, en vain. Reconnaissance à Étaples avec Hennequin. À 13 heures, arrivée de trois auto-mitrailleuses canadiennes à Trépied. Combat contre un camion allemand faisant deux tués, un blessé, un prisonnier. Le camion est pris mais trois Allemands se sauvent. Le pont d’Étaples saute à 13 h 30. Tirs d’artillerie pendant trois heures sur Trépied. Mme Hodé est légèrement blessée, aux côtés d’Hennequin, en pansant les Allemands blessés. À 17 heures, reconnaissance au Touquet avec une jeep canadienne. Tir sur un groupe allemand qui traverse la Canche en bateau. Le groupe Lefebvre prend position au pont des Trois arches. Tirs contre des Allemands au « Bosquet », en lisière de la route sur Lefaux. Le premier éclaireur canadien (Cie B des Camerone) arrive dans l’après-midi.

4 septembre 1944.- Montreuil.- Combat sur les remparts. Jacky Delcourt est blessé par un éclat d’obus.

4 septembre 1944.- Huby-Saint-Leu.- Action du groupe Kléber Marais au pont. Sont blessés Marceau Maolé et Léon Jugnon.

4 septembre 1944.- Caumont.- Le groupe OCM Darras combat avec les Polonais. Il a fait un prisonnier le 1er jour, deux le lendemain.

4 septembre 1944.- Azincourt.- Combats divers. Deux F.F.I. sont tués, Félix Fortin et un Italien, un autre est grièvement blessé, Vasseur du Portel, qui s’était réfugié dans le village.

4 septembre 1944.- Planques. Un FFI, Charles Henguelle, est tué.

4 septembre 1944.- Wambercourt.- Le nettoyage du secteur est assuré par le groupe Bonnaud de Fressin. Il permet la capture de vingt prisonniers, mais l’opération cause un blessé, Robert Singier, réfractaire de Béthune.

4 septembre 1944.- Lugy-Hézecques.- Combat du bois d’Hézecques.- Les groupes F.F.I. du secteur de Fruges tendent une embuscade dans le bois et attaquent un convoi allemand. Un officier et plusieurs Allemands sont tués, deux voitures mises hors service, mais les Allemands ripostent et le groupe décroche. Les Allemands capturent Raymond Pinte, dont le corps ne sera jamais retrouvé. Il y a de fortes présomptions pour que l’unité allemande incriminée dans ce combat ait appartenu à la 346e ID. Les Allemands, dans leur retraite, tuent les frères Blondel de Beaumont, puis parviennent à Bomy, vers 7 heures du soir. Des soldats s’arrêtent chez Emile Vasseur, cafetier, demandent un seau d’eau, ce qu’ils obtiennent. Vasseur veut reprendre le seau, mais les soldats l’empoignent et le forcent à les suivre. À la sortie du village, il est roué de coups et achevé. AD PDC, M 5087.

4 septembre 1944.- Fruges.- Mise en place du Comité Local de Libération.

4 septembre 1944.- Wailly-Beaucamps, bois de Wailly.- Le groupe Libé-Nord de Kléber Drin capture trois Allemands.

4 septembre 1944.- Offin-Hesmond.- Le groupe Pecceu attaque quelques Allemands vers la ferme du bois de Lebiez. Un officier est tué. Une patrouille de quatre hommes avec le sous-lieutenant Pecceu part en reconnaissance à travers champs, vers la ferme du Bois de Lebiez, et est attaquée au retour par deux cavaliers allemands qui sont tués par Pecceu. En fait, il s’agissait du commandant de l’unité stationnée à Lebiez-Hesmond-Offin, accompagné d’un Feldwebel. L’après-midi, le Corps Franc au complet est encerclé par les Allemands au bois du « Fond des Pendus » à Contes, et il est dégagé in extremis par des chars polonais passant à Aubin-Saint-Vaast. Massacre de 14 civils par les Allemands.

4 septembre 1944.- Lumbres.- Embuscade sur la route de Samettes, par les vingt hommes du groupe Bortels. Un camion allemand est détruit. Grande confusion chez l’ennemi.

4 septembre 1944.- Elnes. Le groupe Barrois ramasse dix prisonniers.

4 septembre 1944.- Bayenghem-lès-Seninghem.- Embuscade au Bois de Bayenghem, par vingt hommes sous le commandement de Paul Cucheval (groupe Libé-Nord). Ils attaquent un détachement allemand, mais subissent une contre-attaque par une compagnie ennemie. Les groupes Bortels, Verron et Lanscotte partent en renfort et malgré l’importance des moyens adverses, les FFI parviennent à se dégager. Le sergent Lanscotte, grièvement blessé et fait prisonnier, parvient à s’évader à Quelmes, grâce au dévouement d’une jeune fille du village. Un FFI est tué : Raoul Ducrocq.

4 septembre 1944.- Quelmes.- Attaque d’un convoi hippomobile allemand par quinze hommes. Pas de résultat connu.

4 septembre 1944.- Setques.- Embuscade tendue par dix hommes du groupe Prince qui tuent cinq Allemands. Embuscade au Bois Martel faisant quatre Allemands prisonniers.

4 septembre 1944.- Cléty.- Le groupe Cuisinier fait prisonniers trente Allemands.

4 septembre 1944.- Esquerdes.-  Le groupe Godard tue cinq Allemands et fait dix prisonniers.

4 septembre 1944.- Leulinghem.- Les groupes de Schamp ramassent 51 prisonniers après avoir libéré 74 soldats sénagalais.

4 septembre 1944.- Zudausques.- Quatre Allemands sont tués au cours d’une embuscade.

4 septembre 1944.- Coupelle-Neuve.- Dans la nuit, une patrouille allemande abat un jeune agent de liaison de la Résistance, Germain Dupont.

4 septembre 1944.- Camblain.- Deux soldats britanniques faits prisonniers sont libérés par les FFI. Hugues Chevalier, Les combats de la Libération.., p. 52.

5 septembre 1944.- F.F.I. Ordre de l’état-major FFI pour le Nord-Pas-de-Calais.- Les F.F.I doivent prendre tous les moyens à leur disposition pour achever la destruction des restes des troupes allemandes en déroute et assurer la protection des populations civiles. Les forces françaises doivent harceler continuellement l’ennemi, mais ne doivent pas livrer bataille, sauf là où elles ont la supériorité du nombre et de l’armement. Des compagnies bien encadrées seront formées, munies d’armement et les autres membres seront incorporés dans des groupes de guérilla très mobiles. Chaque fois que des groupes d’Allemands se seront fortifiés, il devra être fait appel aux unités alliées. À mesure que l’ennemi est repoussé, il se livre sur le territoire français à toutes sortes d’action. Des femmes et des enfants ont été fusillés et des villages incendiés. Chaque ville et chaque village constitueront une milice patriotique qui doit placer des guetteurs, lesquels préviendront les Forces Françaises de l’Intérieur de l’approche de l’ennemi. S’il est impossible d’empêcher l’ennemi de passer, il faut faire évacuer la population, s’opposer aux mouvements de l’ennemi en construisant des barricades. La Liberté du Pas-de-Calais, 7 septembre 1944.

5 septembre 1944.- Verchin.- Le groupe F.F.I. de Raymond Boulet participe, avec des blindés polonais, au nettoyage du village et des bois. Une auto blindée et plusieurs camions sont mis hors service.

5 septembre 1944.- Merck-Saint-Liévin.- Le groupe OCM Lefelle capture des Allemands du 346e Régiment 58 (Flak), occupés autour d’un poste émetteur : cinq fusils, cinq bicyclettes, cinq paquetages et un poste-émetteur sont récupérés.

5 septembre 1944.- Saint-Martin d’Hardinghem.- Le groupe OCM Lefelle combat autour du château d’Hervarre jusqu’à 9 h 30. Un Allemand blessé décèdera malgré les soins apportés par le docteur Dufour.  Deux autres sont faits prisonniers et sont libérés les Nords-Africains gardés au château.

5 septembre 1944.- Aire-sur-la-Lys.- Paul Mouton, 32 ans, est tué par une mine en tentant de désamorcer le pont de l’Oduel. Hugues Chevalier, Les combats de la Libération.., p. 52.

6 septembre 1944.- Serques.- Sérieux accrochage dans les marais entre le groupe Wattiez et les Allemands repliés et armés d’une mitrailleuse lourde. Ceux-ci sont capturés par une colonne canadienne. Rapport d’activités Etienne Watiez, MG-CHHP, tome 2, 1989, p. 49.

6 septembre 1944.- Fauquembergues.- Un groupe FFI (Marcel Dupuis) fait prisonniers 17 Allemands derrière le lieudit La Poterie.