René Wallard (1904-1943)

  • État civil : 25.06.1904 Agnetz-sous-Clermont (Oise) |20.08.1943 Bondues (fusillé)
  • Profession : garagiste
  • Organisation : FTP
  • Pseudonyme : lieutenant
  • Fonctions : renseignement, transport d’armes
  • Distinctions :

Alexandre Jules Léon Wallard, dit René, est né le 25 juin 1904 à Agnetz-sous-Clermont dans l’Oise. Garagiste à Bruay-en-Artois au 80 rue Florent Evrard, il se marie avec Claire Marguerite Duhem le 4 juin 1927, qui lui donnera deux filles, Christiane et Micheline. Il incorpore un régiment d’infanterie territoriale le 3 septembre 1939, et il est démobilisé le 21 juillet 1940 en tant que caporal-chef.

Résistant en pays de Bruay

Chef de secteur dans la résistance du Bruaysis au début de l’année 1941, il est responsable d’une cinquantaine d’hommes qui l’appellent « lieutenant ». Il commence par des missions de transport d’armes, de propagande et d’agitation autour de Bruay-en-Artois. Il réalise par la suite des missions de repérage des dépôts de munitions et de troupes pour le compte des Alliés.

Dénoncé par un agent double

Membre du mouvement de résistance intérieure des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF), il est trahi par un agent double de la Gestapo : Raymonde Lemoine (qui utilise différents noms de code : Édith, Monica, Célina ou encore O.K.17).
Se faisant passer pour un agent de l’Intelligence Service, elle réussit à gagner la confiance de René Wallard, ce qui le mènera à sa perte. Elle lui demande d’écrire des messages et lui prouve qu’elle fait partie des Alliés en les faisant passer sur les ondes de la BBC.
Raymonde Lemoine l’accompagne dans ses missions et lui demande de faire le repérage du camp d’aviation de Monchy-Breton. René est interpellé par la Gestapo dans son garage le 12 mai 1943 pour motif d’espionnage, et incarcéré à Douai où il tient un journal intime, jusqu’à son jugement le 16 juin 1943. Il est condamné à mort par le tribunal de la Luftwaffe de Lille et transféré à la prison de Loos-les-Lille, dans la cellule 116.

Un compagnon d’infortune avant l’exécution

C’est dans cette cellule qu’il rencontre son codétenu, Jacques Desbonnet (mouvement Voix du Nord), le 19 juillet 1943. Malgré plusieurs recours en grâce par le biais de son avocat, maître Paul Delmotte, René est fusillé au Fort de Bondues le 20 août 1943 à 17 heures.
Avant son exécution il peut étreindre son ami Jacques qu’il surnomme « Jacky », en lui disant : « Jacky, si tu as la chance de revoir un jour ma femme et mes gosses, dis-leur de ne jamais pardonner le crime que les Allemands s’apprêtent à commettre ». Avant de recevoir une balle dans la nuque, il écrit deux lettres d’adieux à sa famille.
À la Libération, Raymonde Lemoine fuit en Allemagne. Elle est jugée et condamnée par contumace à la déchéance de nationalité et à la confiscation de ses bien actuels et à venir. Raymonde Lemoine aura infiltré les réseaux de résistance et trahi plus d’une vingtaine de résistants. Elle décèdera en 1982 en Allemagne.

L’hommage à René Wallard

René Wallard est homologué lieutenant des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) le 1er juillet 1947, avec prise de rang le 1er mai 1943. La mention « Mort pour la France » lui est attribuée le 3 février 1949. Bruay-en-Artois, aujourd’hui Bruay-La-Buissière, lui rend hommage en lui offrant une rue et une salle à son nom. Le 27 août 2018, une plaque commémorative est apposée sur le mur de son garage.


Sources et bibliographie
  • Archives privées
  • SHD (Vincennes), GR 16 P 600465
  • Archives de Caen, AC 21 P 690768
  • Notice du Maitron des fusillés
  • Thomas DUHEM, Dis-leur de ne jamais pardonner, Editions Nord-Avril, septembre 2019

Auteur(s) : Thomas DUHEM.