Paul Druelle (1907-1973)

  • État civil : 12.08.1907 à Pont-à-Vendin (Nord) | 26.02.1973 à Pont-à-Vendin (Nord)
  • Profession : employé de chemin de fer
  • Organisations : Organisation spéciale, mouvement Front National, FFI
  • Pseudonyme : néant
  • Fonctions : sabotages, propagande
  • Distinctions : néant.

Paul Druelle est né à Pont-à-Vendin le 12 août 1907. Il est employé de chemin de fer au moment de son service militaire qu’il effectue au 11e régiment d’aviation. Il obtient alors le grade de caporal. Au moment de Munich, il est incorporé pendant cinq jours et est mobilisé le 27 août 1939 au parc de réparation n° 1 de Douai. Il est fait prisonnier à Bagnoles-de-l’Orne, vers la mi-juin et interné au Stalag IXA. Paul s’emploie, dans le camp où il se trouve, à développer la propagande anti-pétainiste. En se sous-alimentant, il parvient à dégrader sa santé qui conduit à sa réforme et à sa libération en avril 1941. Il retourne à Calais, où il assure la fonction de directeur du Centre des Assurances Sociales.

Une résistance précoce

En juin 1941, il adhère au groupe Organisation spéciale de combat (OSC) sous les ordres de Roger Pannequin. Il commence dès lors une activité clandestine à haut risque. En 1943, sa position professionnelle lui permet de faire réformer de nombreux préposés au STO ainsi que des prisonniers de guerre en permission. À partir de 1943, il participe à des actions directes contre l’ennemi.

Des actions aussi diversifiées que risquées

Au mois d’avril 1944, il est nommé à la Caisse de Lens et vient s’installer à Pont-à-Vendin, sa commune natale. Il remplace alors Ali Landréa, alias Antoine, dans son secteur de Résistance, et devient chef du 43e secteur, 2e section de la région Pont-à-Vendin-Wingles-Lens pour le Front National. Il est membre du Comité directeur de cette organisation et intègre les FFI. Le 10 août, on le nomme à la tête du 2e secteur qui s’étend sur Wingles, Meuchin, Douvrin, Pont-à-Vendin, Annay, Carvin, Estevelles, Lens, Oignies, Givenchy-les-la Bassée, La Bassée, Violaines.

Avec son groupe, il réalise des sabotages contre les Allemands. Son domicile, rue Jean-Jaurès, accueille des réfugiés venus de Calais, ville devenue invivable du fait des bombardements. Elle sert aussi de boîte aux lettres pour les organisations de résistance. Il assure la répartition des tracts et journaux patriotiques que frappe et duplique une réfugiée, Mme Delhomme. Sa fille, Paule, âgée de neuf ans, assure parfois la liaison avec ses compagnons, en dissimulant des messages dans un sac en jute censé contenir l’herbe à lapin qu’elle ramasse. Ces messages sont destinés aux groupes FTP, et à partir de l’été 1944, aux milices patriotiques. Le docteur Poiteau, résistant OCM, vient parfois à bicyclette, depuis Arras, pour renouveler l’arrêt de travail de Paul, car ce dernier consacre alors tout son temps à l’activité résistante. Il établit aussi des certificats médicaux de complaisance qui lui permettent occasionnellement de se rendre à Calais.

En août 1944, Paul Druelle établit et organise les comités de libération locaux (CLL) sur son secteur, notamment à Pont-à-Vendin, dont il devient d’ailleurs le président à la Libération, à Annay et Estevelles.

Après-guerre

Il crée alors, dans sa commune et avec ses compagnons, parmi lesquels on retrouve Omer Pennequin, Roger Rouillard, Maurice Deschutter, Julien Ricq, Léonie Degorgue, Alphonse William-Vincent, André Bigotte, Robert Mouille, André Beuffe et Fernand Delval, une municipalité provisoire en remplacement de celle de l’occupation. Le 17 mai 1945, après les élections, il est nommé maire de la commune et s’attelle aux opérations de reconstruction. Il démissionne de ses fonctions le 29 juillet 1951 et quitte dès lors la politique. Il meurt dans sa commune le 26 février 1973.


Sources et bibliographie
  • Archives du Pas-de-Calais, 1 R 8465, n° 4242
  • Michel Grard, Grand résistant et maire de Pont-à-Vendin, Paul Druelle (1907-1973), Gauheria, n° 58, 2005, p. 71-84
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013.

Auteur(s) : René Lesage