Mai 1940 L’invasion
10 au 13 mai 1940.- L’offensive allemande est déclenchée à l’aube du vendredi 10 mai 1940. Contrairement à une idée reçue, Les forces en présence ne sont pas disproportionnées, sauf dans le domaine de l’aviation. Les Allemands escomptent provoquer la rupture du front adverse par l’emploi massif d’unités blindées (les Panzerdivisionnen), secondés par l’aviation de bombardement (les Stukas), en vertu du principe de la « Blitzkrieg », expérimenté avec quel succès en Pologne. Les Alliés s’en tiennent aux conceptions de la guerre précédente, où les chars sont seulement utilisés en soutien à l’infanterie. Les Allemands donnent l’impression de reprendre l’offensive de 1914, dans un vaste mouvement débordant à travers la Belgique, englobant cette fois la Hollande. Des attaques aéroportées menées avec vigueur devaient anéantir la résistance hollandaise. La ligne de défense constituée par le canal Albert, en Belgique, est rapidement enfoncée. Le commandement allié, déclenchant l’alerte n° 3 (6 h 35), précipite ses meilleures troupes en Belgique, appliquant la manœuvre qu’il a conçu, c’est-à-dire le plan Dyle-Breda. Pendant ce temps, le groupe Von Kleist, fer de lance de l’offensive allemande, chemine, sans être repéré, à travers le massif boisé des Ardennes. Le 12 mai dans la soirée, il atteint la Meuse.
13 au 16 mai 1940.- Le sort de la campagne à l’ouest est scellé dans la période du 13 au 16 mai. Les troupes hollandaises capitulent le 15 mai, après le bombardement effroyable de Rotterdam. En Belgique, les franco-britanniques luttent pied à pied, connaissant même quelques beaux succès dans la trouée de Gembloux. Mais sur la Meuse, les blindés de Von Kleist réussissent la percée à Sedan, à Dinant, devant la IXème Armée de Corap. Ils s’engouffrent dans la brèche et atteignent bientôt l’Oise.
17 au 20 mai 1940.- Le groupe Von Kleist poursuit son offensive, en dépit de quelques contre-attaques blindées menées par un certain général de Gaulle, fraîchement promu (17 et 19 mai). L’Oise franchie, la Somme est atteinte. Dans la journée du 20 mai, Amiens, Abbeville sont prises après de violents bombardements. Dans la soirée, un groupe de reconnaissance de la 2e PzD est à Noyelles-sur-Mer. L’encerclement des troupes alliées dans le Nord et en Belgique est consommé.
17 mai 1940.- Burbure.- Un parachutiste allemand est tué par un garde-chasse.
18 mai 1940.- Affaire de l’avion de Vimy.
19 mai 1940.- Devant la menace de débordement, le commandement allié ordonne le repli sur la ligne de l’Escaut. Le 19 mai, en pleine bataille, Weygand succède à Gamelin à la tête des troupes françaises.
19 au 20 mai 1940.- Les blindés s’approchent rapidement du département. Dans la foulée de l’offensive Von Kleist, la région de Bapaume est menacée dès le 19 mai et dans la journée du 20 mai, ils investissent le sud du département, suivant des cheminements parallèles, ne rencontrant guère qu’une résistance sporadique devant l’absence d’un front vraiment constitué. La 6ème Pz. atteindra la région de Doullens et ses éléments avancés parviennent à Le Boisle. La 8ème Pz. est le soir à Saint-Pol et à Hesdin, après être venue à bout d’une résistance menée par des troupes britanniques (L’Arbret, Mercatel). Plus au Nord, l’avance du groupe Hoth est moins rapide. C’est que, sur la Scarpe, la Ière Armée du général Billotte tente de constituer une ligne de défense cohérente, avec les quelques D.L.M. dont elle dispose. Des unités britanniques viennent la seconder dans la ville et dans la région d’Arras (Petre et Frank Forces). Les 5ème PzD. et 7ème Pz. ne dépasseront guère les environs d’Arras et le commandement allemand, inquiet de la situation aventurée des XIX. et XXXXI. A.K. rameute, dans la journée du 20 deux divisions de S.S, la SS-V et la SS-Totenkopf de sinistre mémoire, les intercalant entre les groupes Von Kleist et Hoth, en flanc-gardes.
21 mai 1940.- La journée du 21 mai est relativement calme… à l’ouest. Le groupe Von Kleist est dans l’expectative, ne sachant dans quelle direction poursuivre son offensive. Il en profite pour remettre en état les véhicules malmenés par une avance trop rapide et briser les quelques résistances sporadiques qui se manifestent çà et là (combat de Beaurainville).
21 mai 1940.- A l’ouest d’Arras, les Britanniques lancent la contre-attaque envisagée par le commandement allié. Ils bousculent la SS. Totenkopf dont nombre d’éléments sont en proie à la panique, inquiètent le général Rommel, commandant la 7. PzD. Ce succès limité est sans lendemain, car il n’est guère coordonné à une vaste contre-offensive en tenaille qui se prépare pour les jours suivants et, la nuit venue, les Britanniques se replient, décidant cependant de résister dans la ville même d‘Arras.
21 mai 1940.- Beaurainville.- Combat entre des éléments de la 8e Panzer Division et des éléments de l’armée française.
21 mai 1940.- La journée des bombardements dans l’ouest du Pas-de-Calais.
21 mai 1940.- Dans la soirée du 21, les ordres parviennent au groupe Von Kleist de consommer l’encerclement en remontant le long du littoral. Les axes de communications sont copieusement bombardées -(Fauquembergues, Fruges, etc..).