- État civil : 30.06.1917 à Airon-Notre-Dame | 01.02.1945 à Bergen-Belsen (Allemagne)
- Profession : mécanicien dans l’armée
- Organisation : réseau Alliance
- Pseudonyme : néant
- Fonction : agent de renseignements
- Distinctions : néant
Né à Airon-Notre-Dame, René Corne est le fils d’une journalière agricole qui l’élève seule, avec courage. Élève studieux, il obtient son certificat d’études et intègre l’harmonie de Rang-du-Fliers. Le 31 Mars 1936, il prend un engagement volontaire pour trois ans et se trouve affecté au 509ème Régiment de chars de combat, stationné à Maubeuge. En Janvier 1939, il y obtint le grade de sergent mécanicien. Peu avant les débuts de la guerre, il entre au 25ème Bataillon de chars de combat de la 3ème demi-brigade (1ère Division cuirassée).
Il participe à toute la Bataille de France. Il s’y distingue par plusieurs actions d’éclat notamment le 15 mai à Flavion en Belgique puis le 6 juin à Champien, dans la Somme. René est cité à l’ordre du bataillon et se voit attribuer la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Démobilisé le 11 Octobre 1940, il rejoint son village natal, s’y marie en mai 1941 avec Marie-Ange Pocholle. Le jeune couple s’installe à Rang-du-Fliers. René, fort de son expérience de mécanicien, ouvre un magasin de vente et d’entretien de cycles. Ce commerce lui permettra ultérieurement de pouvoir se déplacer dans toute la région, et même jusqu’à Lille.
Un sergent-mécanicien dans le réseau Alliance
Vers la fin de l’année 1942 René entre au réseau Alliance, réseau de renseignements dépendant de l’Intelligence Service (I.S). Cette organisation, très active, a compté jusqu’à trois mille membres. On y dénombre aujourd’hui 438 morts pour environ 1000 arrestations. Chaque membre, pour préserver son identité, se voit attribuer un matricule par l’I.S. Toutefois l’inaccessibilité des archives militaires britanniques nous interdit d’avoir une connaissance précise des ses missions.
René Corne est recensé, par la suite ; à la D.G.E.R, en tant qu’agent principal de renseignements, classé P 2, chargé de missions de 3ème classe, dans le secteur « Stade » (Nord de la France), avec le matricule « T 36 » et le grade de sous-lieutenant. Compte-tenu de sa domiciliation, René avait sans doute pour tâche de recueillir des renseignements sur les rampes de lancement des armes secrètes allemandes (V 1). Il devait ensuite en faire des relevés. À cela s’ajoute la transmission des informations sur la partie du Mur de l’Atlantique réalisée sur notre Côte d’Opale, avec emplacements des casemates, l’armement, les effectifs. Pour cette activité, René se voit attribuer, à titre posthume, le 6 mai 1946 un certificat de service, signé par le Field-Marshal Montgomery.
Arrêté, interné mais relâché
René est arrêté une première fois le 6 décembre 1943 et emmené à la prison de Loos-les-Lille pour y être interrogé par la Gestapo. Cet évènement est probablement lié au démantèlement du secteur Stade suite à la découverte, radiogoniométrie d’un poste émetteur. Plusieurs agents furent exécutés sur la place à Bondues, mais faute de preuves suffisantes, René est relâché le 15 février.
Arrêté une seconde fois et déporté
Il rejoint Rang-du-Fliers où il poursuit ses activités clandestines, en particulier dans les marais environnants de la commune. Mais, le 26 juillet 1944, suite à une dénonciation, il est à nouveau arrêté. Conduit d’abord à Montreuil, il lui est alors facile de s’évader grâce à la complicité de membres de surveillance. Mais craignant des représailles pour son épouse et ses deux fillettes, il renonce à tout projet d’évasion. Emprisonné à nouveau à Loos, il sera du nombre des déportés du » Dernier train de Loos « , du 1er septembre 1944 prenant la direction de l’Allemagne en transitant par la Belgique. Après un passage par l’immense camp de regroupement de Sachsenhausen, il sera dirigé vers Bergen-Belsen où il décédera le 1er février 1945.
Sources et bibliographie
- Livre-Mémorial du réseau Alliance, tome III, p 402
- René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013
Auteur(s) : Michel Troublé