Henri Henneguelle (1908-1983)

  • État-civil : 11.06.1908 Fruges | 27.12.1983 St Léonard
  • Profession : instituteur
  • Organisations : réseaux Libé-Nord et Brutus, FFI
  • Pseudonyme : Dupont
  • Fonction : responsable, secteur du Boulonnais
  • Distinctions : Médaille de la Résistance (06.04.1944)

Henri Henneguelle nait le 11 juin 1908 à Fruges, dans un milieu modeste. Il se destine à une carrière d’instituteur. Il est appelé sous les drapeaux le 10 novembre 1928, affecté au 3e Régiment du Génie à Arras. En 1929, il adhère à la SFIO et se trouve bientôt en poste à Boulogne-sur-Mer.

Mobilisé le 3 septembre 1939, il entre au 102e bataillon, 2e Compagnie. Henri participe à la campagne de Belgique avec la 5e DIM du 10 au 21 mai 1940. Il combat dans la campagne de la Somme et de la Seine, au 85e D.I.N.A. du 7 au 25 juin 1940 (128e Bataillon du Génie). Le 27 juillet 1940 il est affecté à Montauban le 27 juillet 1940 avant de devenir Commandant de la Compagnie de travailleurs de Génie 10/18 jusqu’à la dissolution le 15 août 1940. Il est affecté à Castelsarrasin, puis à Moissac, Commandant la Compagnie de Travailleurs. Le 31 décembre 1940 il démobilisé.

Recherché par le gouvernement de Vichy en raison de ses activités politiques antérieures, Henri ne peut songer à regagner le Pas-de-Calais. Il profite alors de son séjour forcé dans le Tarn-et-Garonne pour entrer en contact avec des résistants de la zone Sud. Il prend alors le pseudonyme, assez passe-partout de Dupont. En août 1942, il apprend, par la lecture de quelques lettres que la résistance s’organise dans le Pas-de-Calais. Cette nouvelle décide le Boulonnais à regagner la cité portuaire en dépit des risques encourus.

Un instituteur devenu responsable de Libé-Nord

Il rassemble autour de lui les premiers éléments de son groupe. Raymond Masselis, Albert Duhautoy, Roger Lejosne  qui ont milité avec lui avant-guerre au sein du parti S.F.I.O. acceptent de le rejoindre. En septembre 1942, ils tiennent leur première réunion chez M. Bailleul à l’Office du Travail, rue Félix Adam. Henri Henneguelle s’efforce alors de nouer différents contacts. Il se rend à Lens, où il rencontre ses anciens camarades du parti : Louis Albert et André Pantigny, Camille Delabre et Émilienne Moreau, établit différentes liaisons à Desvres, à Pont-de-Briques, à Valenciennes et à Marquise. Il devient ainsi le responsable du mouvement Libération-Nord pour le Boulonnais.

L’action résistante s’intensifie

L’activité du groupe de Boulogne, sous sa responsabilité, se développe pendant l’année 1943. Tout d’abord, dans son recrutement et par les contacts qui sont entretenus avec les différents secteurs de la région. À côté de la propagande, Henri se livre, en lien avec le réseau Brutus, aux activités de renseignements, cruciales pour un secteur où on attend le débarquement. Ainsi en novembre 1943, il signale directement à Londres des travaux mystérieux à Ruisseauville, puis à Drionville, Lottinghen et Enguinegatte. Il participe aussi à la coordination des différentes forces de la Résistance du Boulonnais. Cette coordination s’effectue par le biais de réunions périodiques qui se tiennent à Boulogne, ou encore à Pont-de-Briques.

En septembre 1943, la Résistance boulonnaise est durement frappée par les arrestations qui touchent toutes ses composantes. Henri Henneguelle se doit d’entrer dans la complète clandestinité. Il devient en janvier 1944 responsable de Libénord pour la région A et son activité s’étend dès lors sur cinq départements. Le 30 avril 1944 la Gestapo l’arrête en gare du Nord à Paris. Toutefois ce dernier repart libre grâce aux explications satisfaisantes qu’il a pu fournir.

Un rôle clé dans les FFI

Nommé lieutenant-colonel FFI et adjoint au colonel Lejeune, chef régional des FFI pour la région A, il participe aux combats de la Libération de son poste de commandement de Montdidier. À la libération, il refuse le poste de sous-préfet de Dieppe, préférant tenter sa chance dans la politique locale. Cela lui réussira puisqu’il sera longtemps maire de Boulogne-sur-Mer et député. Il meurt à Saint-Léonard le 27 décembre 1983.


Sources et bibliographie
  • Dossier CVR n° 10595, AD 62 2655 W 132 –
  • Audrey Dedelot, « L’action résistante d’Henri Henneguelle », Mémoires de guerre,  n°12, 2000, p 126
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : Sébastien Chochois