Désiré Didry (1899-1943)

  • État-civil : 13.08.1899 Tourcoing |30.06.1943 Bochum (All.)
  • Profession : commerçant
  • Pseudonyme : néant
  • Organisation : réseau Garrow – Pat O’ Leary
  • Fonction : responsable du réseau pour le secteur audomarois
  • Distinction : néant

Né à Tourcoing le 13 août 1899, Désiré Didry est l’une des plus grandes figures de la Résistance audomaroise. Commerçant catholique dans le négoce en cuirs il habite au 26 de la rue de Valbelle. Patriote à la germanophobie profonde suite à l’occupation de sa commune natale en 1914-1918, il refuse d’emblée la défaite. Pour lui, l’Allemand reste le « boche ».

Une résistance précoce

En mai 1940 Didry intervient en affrontant un officier allemand pour que soit donnée une sépulture décente à un groupe de prisonniers de guerre exécutés à Houlle par les Allemands. Son implication dans la résistance commence dès l’été 1940. Afin de venir en aide aux soldats britanniques restés sur le sol français Didry organise des petits groupes d’aide dans les marais Audomarois. Très vite il ne tarde pas à entrer en relation avec les groupes de la région de Lille. Le 28 août 1940, il est en mesure de pouvoir évacuer son premier Anglais vers la zone non occupée. Malgré les dangers et les nombreuses arrestations opérées par les Allemands d’octobre 1940 à janvier 1941 Didry poursuit son action. Au printemps 1941 il intègre l’organisation Garrow qui s’implante alors dans le nord de la France.

Un réseau efficace d’évasion de pilotes

Désiré Didry et Alfred Lanselle sont les deux piliers du réseau dans l’Audomarois. Leur tâche consiste à repérer les aviateurs britanniques abattus dans la région et de pourvoir à leur évacuation. Le réseau pousse ses linéaments dans tout l’Audomarois, vers Lumbres (groupe François Havet), Renty (groupe Norbert Fillerin), Fauquembergues (Mme Lefebvre), etc… De Saint-Omer, les aviateurs, vêtus en civil et dotés de faux papiers  gagnent Lille. Là-bas Harold Cole et Bruce Dowding, leur convoyeur jusqu’à Marseille les prennent en charge, avant de passer par Abbeville, chez l’abbé Carpentier, puis Paris et la ligne de démarcation. Ainsi le groupe réussira une trentaine d’évacuation. Nos deux résistants Audomarois fournissent également des renseignements aux Britanniques par le biais du réseau Kléber monté dans la région par Pierre de Froment, en juillet 1941.

Sa condamnation à mort

La trahison d’Harold Cole survenant au début du mois de décembre 1941 entraîne l’arrestation le 8 de ce mois de Didry et de Lanselle. Incarcérés pendant quelques mois à la prison de Loos, dans des conditions pénibles, ils résisteront aux interrogatoires musclés de l’ennemi. En août 1942, Didry et ses compagnons, parmi lesquels l’abbé Carpentier, le passeur d’Abbeville, sont déportés à la prison de Bochum. En mars 1943 le tribunal nazi condamne Didry à mort. Le 30 juin 1943, il est décapité et nombre de ses compagnons subissent le même sort. Épargné, Alfred Lanselle peut rentrer à Saint-Omer en mai 1945 : ce fut pour apprendre le décès de quatre de ses enfants suite au bombardement de la rue d’Arras, le 13 mai 1943.


Sources et bibliographie
  • Dossier CVR n° 10203, AD 62 2655 W 121 Dossier individuel
  • BAVCC Caen
  • Raymond Dufay, la vie dans l’Audomarois sous l’occupation. 1940-1944. Saint-Omer, 1990
  • René Lesage, La Résistance en Artois occidental, Lille-III, Revue du Nord, 1998
  • René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013

Auteur(s) : René Lesage